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Qu’on se le dise : c’est cela le Maroc et les Marocains entendent bien préserver cette façon de vivre-ensemble et la transmettre aux jeunes générations !

Il y a deux semaines le Maroc entrait dans le mois sacré de Ramadan, bien sûr les Marocains musulmans se souhaitaient mutuellement Ramadan Moubarak Karim et les réseaux sociaux croulaient sous les messages. Une publication remportait tous les likes, celle du Rav Sebag – Rabbin de Névé Shalom à Casablanca:

Message du Rabbin Sebag à l’occasion du mois sacré de Ramadan :
«A la communauté musulmane soeur, J’adresse tous mes bons vœux de Ramadan Moubarak Said, longue vie, santé et réussite. Koulou aam wa antium bi alfi kheir.» Jacquy SEBAG

Des internautes non Marocains s’étonnaient sur le Web de ce message, ce n’était une surprise que pour eux car au Maroc, cela est tout simplement… habituel!
Quelques jours plus tard, les chrétiens du Maroc entraient quant à eux dans la semaine sainte qui les mène à Pâques, le dimanche 2 avril était donc organisée ce qui est appelé la bénédiction des rameaux, nombreux étaient les Marocains musulmans présents dans la cour de l’église Saint Jacques où l’évêque Giovanni officiait, invités par les fidèles de la paroisse.
Le 5 avril ce sont nos compatriotes de confession juive qui débutaient Pessah et là c’est une véritable avalanche de vœux qui étaient postés par les musulmans sur tous les réseaux sociaux, à cela s’ajoutaient bien sûr les souhaits de Hag Pessah Sameah, de voisinage et dans les rues. Une belle démarche était d‘ailleurs initiée par les jeunes sportifs et les jeunes acteurs associatifs – notamment à Casablanca – allant souhaiter Aid Moubarak Said aux fidèles juifs dans une synagogue. Tout cela au Maroc est ancré dans la culture, dans les traditions, dans la mémoire collective et n’étonne évidemment personne, ce qui est frappant c’est la stupéfaction -voire parfois l’incompréhension- constatée dans les commentaires publiés sur la Toile par les non-Marocains. On y voyait souvent un réel questionnement, d’autres fois beaucoup d’envie que cela soit possible chez nous et pas chez eux, et d’autres fois -il faut le dire- un désaveu émanant de quelques partisans de la haine. Et bien qu’on se le dise : c’est cela le Maroc et les Marocains entendent bien préserver cette façon de vivre-ensemble et la transmettre aux jeunes générations !
Sans vouloir nous ériger en donneurs de leçons, nous pouvons estimer à juste titre qu’en la matière nous sommes exemplaires. La pluralité et la diversité de notre pays sont inscrites dans le préambule de notre Constitution et si certains s’étonnent de cet art de vivre, cette façon de tout mettre en œuvre pour vivre en osmose, sincèrement il est infiniment préférable de susciter des réactions par notre manière de «faire Nation» que de susciter l’indignation par des pratiques intolérantes -et intolérables !
En effet alors que les joueurs musulmans évoluant en Europe n’ont émis aucune demande, la Fédération française de football interdit toute pause permettant aux joueurs musulmans de rompre le jeûne.
Jusqu’à aujourd’hui le joueur sortait une minute, buvait une gorgée d’eau et mangeait une datte et tout était réglé. Aujourd’hui par cette décision la FFF vient inutilement crisper les choses. Pourquoi ?
A cette intolérance crasse un joueur italien a répondu par un très beau geste de solidarité: lors du match entre l’Inter Milan et la Fiorentina, Lucas Ranieri a simulé une blessure afin de permettre à son coéquipier Sofyan Amrabat de rompre son jeûne.
A l’intolérance répondons par la fraternité!!!

par Ahmed ghayet

Acteur associatif et culturel

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