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Pandémie, crise ou kit de survie

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Une pandémie à cause d’un virus invisible, mortifère et qui circule à la vitesse de son siècle veut nous dire que la vie n’est rien ! La mobilisation, l’ingéniosité, la solidarité et le renoncement pour l’empêcher disent que rien ne vaut la vie.

Par El moustaid Mustapha*

Si nous pouvons travailler ensemble au sein de nos pays respectifs, pour donner la priorité aux besoins de tous nos citoyens, pour surmonter les épreuves qui ont contribué à l’intensification des menaces de pandémie, alors un nouvel ordre mondial pourrait être forgé à partir de ce fléau épidémique. En apprenant à coopérer, nous aurions non seulement appris à arrêter la prochaine pandémie, mais aussi à faire face au changement climatique et à d’autres menaces fondamentales. En effet, les décisions prises par les citoyens et les gouvernements au cours de cette période de crise devront façonner le monde pour les années à venir dans divers domaines ; santé, économie, politique et culture, etc.

La question dilemme à se poser est non seulement comment surmonter la menace immédiate, mais aussi quel genre de monde nous habiterons une fois la tempête passée ? Oui la tempête passera, l’humanité survivra, la plupart d’entre nous seront toujours en vie, et le pouvoir appartiendra à ceux qui sauront démontré le plus d’empathie pour les autres. Les secteurs économiques dominants seront d’ailleurs aussi ceux de l’empathie: la santé, l’hospitalité, l’alimentation, l’éducation, l’écologie ; en s’appuyant, bien sûr, sur les grands réseaux de production et de circulation de l’énergie et de l’information, nécessaires dans toute hypothèse. Donc, à chacun de nous de faire le bilan pour remplir son sac à dos de survie, semblable au protocole de la métaphore du voyage de vie utilisé par un thérapeute australien, David Denborough, dans lequel il invite ses patients à évoquer toutes les histoires de leur vie qui vont leur servir de leçon ; les négatives pour apprendre comment ils ont dépassé les difficultés de la vie et les expériences positives pour se renseigner sur les valeurs, les espoirs et le sens qu’elles ont pour eux. Au fur et à mesure, ils remplissent leur kit de survie qui regroupe tout ce qu’ils ont appris et développé en chemin et qui les a aidés à avancer.

Soyons optimistes et contemplons vigoureusement le kit de survie que nous a octroyé ce virus, il ne s’agit pas ici d’une conception où la crise devient la solution qui nous projette dans le monde d’après en balayant la vision d’aujourd’hui, mais il s’agit de réaliser que Covid-19 peut laisser des traces et des habitudes qui seront des pré-requis pour le démarrage des nouvelles activités et habitudes bénéfiques pour notre bien-être.
Une des fondamentaux des effets positifs de cette crise est la prise de conscience du sens qu’on se donne à notre mission ; et donc se permettre de poser des questions : Pourquoi je fais ce que je fais ? Est-ce que ça me rend heureux ? Qui suis-je ? Qu’est-ce qui est important pour moi ? Quel est le but de ma vie ? Quel sens je veux donner à ma vie ?

Semblable à la réponse convenue par les philosophes existentialistes sur la condition humaine, qui considèrent que l’être humain forme l’essence de sa vie par ses propres actions ; de sorte comme l’explique Sartre ‘’ l’être humain, par ses choix, définit lui-même le sens de sa vie «l’existence précède l’essence», cette crise nous confronte face à face avec le démon qui nous empêche de vivre, d’exister et de réussir.
Pour certaines entreprises, ce démon «épidémie» est une occasion pour revaloriser leur système de valeurs, leur raison d’être et survie; d’où l’importance d’adopter un système de veille stratégique : un plan de communication de crise – politique de télétravail –stratégie de continuité – stratégie de protection – risque management- anticipation- innovation, etc.
Alors qu’aujourd’hui les problèmes de l’entreprise deviennent de plus en plus complexes et difficiles, on commence à parler d’une nouvelle espèce managériale appelée «les Leaders». A cet égard, quand le manager fixe des objectifs c’est à partir des axes stratégiques de l’entreprise ; le leader parle de projet, d’ambition et de vision ; de plus, quand le manager contrôle les résultats, le leader accompagne le processus ; aussi quand le manager répartit les tâches et organise les services, le leader écoute et implique les autres et tout pour arriver à la même chose ; un résultat.

Nos entreprises sont capables d’entrer dans la voie de l’émergence, grâce aux hommes et femmes qui créent de la valeur s’ils sont stimulés par celui qui va leur donner le cap et le sens du pourquoi faire les choses pour qu’ils puissent, eux, se concentrer sur le quoi et le comment faire, et comme disait Jamal Belahrach, ancien DG de Manpower, «la motivation et l’engagement à changer vient des personnes que l’on a envie de suivre. Une organisation est forte lorsque le Nous l’emporte sur le Je».
Le monde a besoin de leaders, des personnes qui veulent apporter une vraie contribution dans le monde mais le plus important c’est que nous-mêmes en tant que citoyens lambda n’arrivons plus à vivre sans sens et que cette crise était pour nous une véritable opportunité pour reconstruire notre cohésion familiale perdue, en se rassemblant pour approfondir ses acquis, aborder des sujets d’ordre général favorable à la construction intellectuelle, développer le sens critique et d’analyse chez les enfants et les plus jeunes et ce, tout en savourant des moments en famille, de plus en plus rares sous le fardeau déplaisant de la vie moderne.

De même, ces circonstances sont aussi l’occasion de se réconcilier avec le livre, «ami fidèle» abandonné par beaucoup de personnes, et reprendre ainsi goût au plaisir que procure le papier, contrairement au format électronique qui, lui, désinvite les lecteurs. Il est à rappeler que la lecture procure des avantages incontestables, d’après une étude en neuropsychologie, il suffit de lire six minutes par jour pour réduire le stress de 60%».
Par ailleurs, le temps libre qu’offre le confinement est une occasion pour pratiquer des activités sportives, souvent au bas de l’échelle des priorités, soit par de simples mouvements réguliers, soit à l’aide d’équipements qui aident à maintenir la forme et l’endurance physique.
Cette situation exceptionnelle est une occasion aussi pour s’adonner à d’autres loisirs préférés (musique, peinture, jardinage, bricolage) qui sont souvent délaissés à cause du manque du temps, les contraintes professionnelles et familiales.

Autre point important à souligner sur les bienfaits de ce confinement est que certaines habitudes sont devenues une pratique courante, et qui constitue le principe de notre religion islamique, à savoir la propreté avec un engagement soutenu vis-à-vis des règles d’hygiène, la réduction des rassemblements inutiles, le respect de la «distanciation sociale» dans son sens positif, le renforcement des liens familiaux, ainsi que l’appréciation et le bon usage du temps.
Enfin, la société à notre époque a réellement discerné le sens des paroles du Prophète Sidna Mohammed, paix et salut de Dieu soient sur Lui, quand il a dit : «Il est deux bienfaits dont beaucoup de gens ne savent pas tirer profit : la santé et le temps libre».

* Coach, conseiller en
communication et qualité

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