Le Hamas et le Jihad menacent de reprendre les armes contre Israël si l’Autorité palestinienne tentait de les désarmer. Comme pour aggraver une situation déjà passablement compliquée, Sharon appelait à isoler Arafat considéré comme un ennemi de l’Etat hébreux, au moment où le chef de la diplomatie russe, Igor Ivanov rencontrait le Président de l’Autorité palestinienne dans son réduit de Ramallah où il est assigné à résidence depuis décembre 2001. Ce siège est de plus en plus décrié comme obstacle à la paix qu’Israël doit impérativement lever s’il veut avancer rapidement vers un règlement politique. Les Israéliens connaissent « la force et l’influence du Président Arafat sur le peuple palestinien. Pourquoi ne tentent-ils pas de composer avec les deux dirigeants Arafat et Mahmoud Abbas au lieu de semer la discorde entre eux ?», s’interrogent de nombreux observateurs pour qui le siège du président palestinien est un acte qui irrite et qui pourrait faire échec au processus de paix. La situation qui prévaut actuellement est très dangereuse. Ariel Sharon joue sur les divisions palestiniennes à défaut de les aggraver. Il n’a apparemment pas abandonné l’idée qu’il est possible de régler tous les problèmes entre palestiniens et Israéliens par les moyens militaires. Il a même déclaré qu’il poursuivrait si besoin sa politique d’assassinat et de meurtre, ce qui démontre qu’il n’a pas vraiment envie de faire la paix et qu’il cherche plutôt l’escalade. C’est l’Administration américaine qui tente de contrebalancer cet aventurisme. Elle en a besoin, car un contexte explosif en Palestine a sûrement des répercussions déstabilisatrices sur le processus en cours en Irak. Une autre considération, d’ordre interne, anime l’équipe Bush : redynamiser le processus de paix israélo-palestinien, ou du moins l’effet d’annonce d’une reprise des négociations entre les deux parties est de nature à s’ajouter aux autres acquis de cette administration dans le domaine de la politique étrangère pouvant influencer favorablement les prochaines échéances électorales. Pour rester dans le domaine du probable, disons qu’Israéliens et Palestiniens ont eux aussi leurs raisons propres pour ne pas violer l’actuel cessez-le-feu et s’en tenir aux règles énoncées par la « feuille de route », plate-forme minimale pour aboutir à un compromis historique. Rester en phase avec l’Administration américaine est un impératif incontournable pour tous les acteurs de ce conflit qui s’éternise. La trêve est donc une nécessité du point de vue de tout le monde, même si chacun à sa propre lecture de la « feuille de route».