Chroniques

Périscope : Compte à rebours

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La violence, qui oppose Israéliens et Palestiniens, revêt une échelle de plus en plus grande, avec des risques de débordements plus évidents que par le passé. Le dernier attentat suicide en date a donné le prétexte à Israël pour jeter de l’huile sur le feu et déplacer ses contradictions jusqu’en Syrie, au risque d’embraser tout le Proche-Orient. Le péril est bien réel. L’attentat de Haïfa est présenté par ses auteurs comme une riposte aux crimes israéliens qui n’épargnent personne en Palestine. Il prouve aussi que le mur de séparation n’apporte pas la sécurité qu’Ariel Sharon ne cesse de promettre à ses concitoyens. Les militants palestiniens semblent décidés à se battre jusqu’au recouvrement de leurs droits légitimes, même si les Israéliens décident un jour de s’installer dans des tours, disent-ils. La question se pose en effet de savoir si le gouvernement Sharon finira par comprendre que le problème est politique. Sa solution ne peut donc être que politique, car l’agression et la répression ont montré leurs limites. Jamais la violence n’a atteint ces dimensions que depuis l’avènement d’Ariel Sharon au pouvoir, lui qui a été élu sur la base d’un programme sécuritaire. Seule certitude aujourd’hui est que le compte à rebours a commencé pour Yasser Arafat, en l’absence de garanties américaines sur son sort. Les évènements s’accélèrent au Proche-Orient où plusieurs anniversaires, chargés de symboliques, sont plus ou moins célébrés. Il y a la guerre d’octobre, qui a eu lieu il y a trente ans. Elle a paradoxalement lancé le processus de paix. Elle est aussi considérée comme la dernière entre Arabes et Israéliens, même si les relations ne cessent de se détériorer entre Israël et l’Egypte L’Intifada d’Al-Qods est entrée dans sa quatrième année avec son lot de victimes de part et d’autre et un engrenage continu de violence. Un sentiment d’impuissance doublé de colère illustrant chaque jour davantage que le retrait israélien est le seul moyen de stopper l’Intifada et de sortir la région de ce cycle infernal. Reste à trouver des mesures audacieuses pour relancer le processus de paix, alors qu’Ariel Sharon poursuit la construction du mur de l’apartheid, comme le nomment les Palestiniens. Mais, au-delà des appellations, cette clôture constitue un problème puisqu’en fait, il empêche la fondation d’un Etat palestinien viable. Ce qui est loin d’être le cas puisque le mur permet à Israël d’annexer une partie des territoires palestiniens. Les faits, relève un rapport des Nations Unies, suggèrent fortement qu’Israël est déterminé à créer une situation sur le terrain qui équivaut à une annexion de facto.

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