Chroniques

Périscope : La ruée vers l’or

Moins d’une semaine après la levée par le Conseil de sécurité de l’ONU de l’embargo économique sur la Libye, le président du gouvernement espagnol, José Maria Aznar, est arrivé, mercredi, à Tripoli pour une visite officielle. C’est le premier chef de gouvernement d’un pays occidental qui débarque dans ce pays après que l’instance onusienne a pris sa décision. Une visite courte puisque le chef de l’exécutif espagnol ne restera pas plus de vingt-quatre heures en territoire libyen. Mais, il est certain que l’initiative de José Maria Aznar aura des retombées positives sur les échanges commerciaux et la coopération économique entre les deux pays. C’est d’ailleurs l’objectif principal du dirigeant espagnol qui était accompagné par les responsables des principales sociétés espagnoles intéressées par le marché libyen. Parmi les membres de la délégation espagnole, il y avait les patrons des sociétés REPSOL, principale compagnie espagnole de pétrole et MONDRAGON, l’un des groupes financiers et industriels les plus importants du pays. Sourire affiché, Aznar a été accueilli par son homologue libyen, Choukri Ghanem, et le ministre des affaires étrangères de la Jamahiriya, Abdelrahman Chalgham avant d’être reçu par le chef de l’Etat libyen, Mouamar Kadhafi, qui a offert un dîner en l’honneur de son invité. Au moment de la rencontre des deux hommes, le guide de la révolution libyenne était très accueillant et paraissait satisfait de cette autre « victoire » de la Jamahiriya dans son éternel combat contre ce qu’il a toujours considéré comme « l’impérialisme » américain. Une victoire qui était fêtée dans les rues de Tripoli, comme dans toutes les villes du pays, avec des chants et des slogans saluant le grand triomphe. S’adressant aux hommes d’affaires espagnols, le leader libyen les a invités à multiplier leurs initiatives d’investissement en Libye pour « relancer les relations entre les deux pays ». Une invitation à laquelle ils ne diront pas non. D’ailleurs, ils n’ont fait le déplacement que pour cela. C’est la ruée vers l’or qui a motivé tout le voyage. D’ailleurs, si les Espagnols ont été les premiers à le faire, ils ne seront certainement pas les derniers. D’autres chefs de gouvernement viendront dire aux responsables libyens ce qu’ils doivent continuer à faire pour se maintenir en dehors de l’axe du mal. Et, d’autres hommes d’affaires se presseront de faire le déplacement à Tripoli pour solliciter la bénédiction des dirigeants libyens afin d’être les premiers à bénéficier de la nouvelle ère qui vient à peine de commencer pour le pays de Kadhafi.

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