Chroniques

Périscope : Névrose

© D.R

En plein délire, le gouvernement d’Israël s’apparente de plus en plus à une vulgaire mafia plutôt qu’à un pouvoir civilisé siégeant à la tête d’un État. Les dirigeants israéliens versent de plus en plus dans des folies dignes d’une guerre de gangs. Après avoir usé de tous les moyens pour écraser une Intifada qui n’est pas prête de déposer les cailloux ; après les massacres en cascade et autres boucheries perpétrées contre le peuple de Palestine ; après les séries interminables d’assassinats d’activistes palestiniens, voilà que l’État hébreu voit que l’instauration de la paix est corrélée à la disparition de Yasser Arafat. En effet, le cabinet de sécurité israélien a, au bout du compte, opté pour cette ingénieuse trouvaille qu’est l’éloignement du chef de l’Autorité palestinienne, le qualifiant d’obstacle à la paix. Une formulation qui reste cependant vague et qui laisse libre cours à l’imagination quant à la façon dont Israël entend se débarrasser d’Arafat. Le débat sur un éventuel exil du leader palestinien bat actuellement son plein. Une option qui a fini par provoquer un tollé international, au point où même l’allié indéfectible d’Israël, Washington en l’occurrence, s’est prononcé conte le bannissement de Yasser Arafat. Alors que la menace brandie par Israël suscite une inquiétude croissante au sein de la communauté internationale, certains dirigeants israéliens ne gardent pas la langue dans leur poche et parlent, sans vergogne, de la possibilité d’assassiner l’homme qui, à 74 ans, est considéré comme figure historique dans la lutte pour l’indépendance. L’auteur de cette semonce sans précédent n’est autre qu’Ehud Olmert, vice-Premier ministre israélien, lorsqu’il a déclaré à la radio israélienne que tuer Arafat est l’une des options envisageables. Une option formulée antérieurement par le ministre de la Défense Shaul Mofaz. L’on n’est plus en mesure de dire qu’Israël se croit tout permis car, en fait, rien ne lui est refusé, appuyé dans ses agissements par un silence complice qui fait indéniablement office de bénédiction. Une déclaration similaire, au cas où elle aurait été prononcée par un quelconque membre de gouvernement ou chef d’État, aurait eu le mérite d’entraîner la libération de son pays, à l’image de la récente libération de l’Irak. Ceci étant, Israël sait à quoi s’en tenir en touchant un seul cheveu de Yasser Arafat. L’État hébreu sait pertinemment qu’un acte pareil aura pour conséquence un embrasement qui ne saurait être étouffé. Le jour où les dirigeants israéliens le décideront, c’est qu’ils auront pesé le pour et le contre et qu’en définitive, ils auraient opté pour le grand feu d’artifice.

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