Chroniques

Périscope : Objectifs et mobiles

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La situation s’est tellement dégradée au Proche-Orient qu’on n’y voit aucune lumière à court terme. Un profond pessimisme est partagé face à l’évolution de la situation dans cette région. Sur le volet palestinien, il y a une «feuille de route» mais il n’y a aucun moyen de l’appliquer. Plus grave, le Président Yasser Arafat tient à un gouvernement d’urgence, dont aucun texte dans la loi fondamentale de l’Autorité palestinienne ne prévoit explicitement la création, car cela lui permettrait d’étendre ses pouvoirs. Il l’a pratiquement formé et défini ses prérogatives. Le Front populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP) a parlé de coup d’Etat, disant que la formation de ce cabinet «va à l’encontre des démarches pour la mise en place d’un gouvernement d’union nationale, afin de sortir de la crise politique et sécuritaire». Pas très loin de Palestine, l’agression israélienne contre la Syrie brouille encore plus une situation déjà fort compliquée : est-elle une simple gesticulation destinée à impressionner, une fuite en avant pour occulter le blocage auquel est confronté Ariel Sharon, incapable d’assurer la sécurité de ses concitoyens, un sérieux avertissement ou le début d’un embrasement général ? Dans ce contexte tendu, un développement majeur vient de se produire. L’Administration américaine a durci sa position vis-à-vis de Damas, en levant leur opposition à une résolution du Sénat prévoyant des sanctions contre la Syrie accusée de faire partie des pays de l’axe du mal et de soutenir le terrorisme. Ce changement d’attitude au lendemain de l’agression israélienne en territoire syrien, marque un net durcissement de la politique américaine et met fin au dialogue entre Washington et Damas. La situation en Irak explique en partie ce revirement.. Un oeil rivé sur l’après-guerre, un autre sur les sondages, soucieux de remporter une seconde investiture, George Bush se trouve confronté aux blocages liés à son intervention armée et justifiée par un montage de mensonges. La mésaventure de son père risque de se rééditer. La première guerre du Golfe, remportée haut la main par Bush senior, lui avait coûté un second mandat. La seconde où Bush junior s’enlise, risque de lui laisser l’amer souvenir d’une déroute annoncée. En tout cas, le scénario se met en place. Une majorité d’Américains ne trouve plus de justification à la guerre. Au train où se succèdent les révélations et les affaires, le Président ne convainc plus grand monde, alors que plus personne, autant aux Etats-Unis, qu’en Europe, ne souhaiterait une débâcle américaine en Irak qui serait en fin de compte celle de l’Occident et du monde libre, car elle laisserait l’Irak livré à ses propres démons.

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