Chroniques

Périscope : Paradoxes

Le contingent américain déployé en Irak subit davantage de pertes, depuis la proclamation de la fin des opérations militaires, qu’au cours de la guerre elle-même. Et, les attaques redoublent d’intensité et se poursuivent sans relâche. Parallèlement, l’Administration Bush annonce l’épuisement des avoirs saisis après la chute du régime de Saddam Hussein. Un nouvel apport sera nécessaire plus tôt que prévu. L’administrateur américain en Irak estime à plusieurs dizaines de milliards de dollars les fonds qu’il faudra encore lever pour répondre aux besoins immédiats : deux pour satisfaire à l’actuelle demande en électricité et seize pour fournir de l’eau potable à tous les Irakiens. Des sommes qui s’ajoutent aux quatre milliards de dollars que le Pentagone débourse chaque mois pour financer sa présence militaire. Ainsi, et alors que les forces étasuniennes éludent la question du financement des besoins vitaux, le coût de leur déploiement, sur trois ans d’occupation, comme le prédisent déjà certains, nous amène à 144 milliards de dollars, soit plus de sept fois la dette irakienne. C’est le prix du mensonge. Cela dit, la coalition n’aura aucun problème à surmonter ces difficultés économiques. Le pire est ce qui arrive au peuple irakien lui-même : la longue souffrance due à la dictature du régime déchu, trois guerres et un embargo étouffant l’ont énormément affecté psychologiquement. Pendant de longues années, sa seule préoccupation a été sa survie. Le paradoxal, c’est que les conditions de vie des Irakiens sont aujourd’hui pires encore. Les dépenses en Irak ne cessent d’augmenter alors que les revenus rapides escomptés à travers la rente pétrolière ne sont pas matérialisés à cause des sabotages et des pillages. Beaucoup d’Américains reprochent aujourd’hui à leur Administration d’avoir sous-évalué le coup réel de la campagne irakienne. «C’est une catastrophe», dénonce un congresman qui déplore que «les avoirs saisis aient été épuisés pour rien. Les revenus pétroliers ne sont qu’un mirage à court terme», a-t-il souligné. Malgré cette gabegie, la situation en Irak va de mal en pis. L’insécurité prend de nouvelles proportions, car en plus des infiltrations de combattants venus de l’extérieur, les Américains doivent se battre sur d’autres fronts, telles les attaques quotidiennes de guérilleros, contre leurs soldats et contre les infrastructures du pays.

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