Chroniques

Périscope : Succession ouverte

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De nouveaux soldats américains ont été tués hier en Irak augmentant la tension entre les chiites et la coalition, alors que leurs relations étaient jusqu’alors plus calmes qu’avec les sunnites, communauté dont étaient issus les principaux responsables et soutiens à Saddam Hussein. Les chiites, ulcérés par l’encerclement par l’armée américaine de la maison d’un haut dignitaire religieux, continuent de manifester par milliers dans les principales villes irakiennes. Cette détérioration de la situation complique la tâche du Président américain George W. Bush et du Premier ministre britannique Tony Blair, mis dans l’embarras dans leurs pays respectifs par des polémiques de plus en plus virulentes sur la question des armes de destruction massive. De leur côté, les officiers de Saddam Hussein sont amers et voient dans les attaques anti-américaines un signe d’espoir. Ils se sentent de plus en plus humiliés, à l’image de ce colonel de l’ancienne armée du pouvoir déchu qui a sué pendant des heures dans la chaleur torride de Bagdad, obligé de se tenir dans une longue file d’officiers qui attendent de recevoir un paiement de 100 dollars de la part des forces d’occupation. Beaucoup avaient la mine sombre, quelques-uns pleins de ressentiments, en colère. Il y a eu des mots de revanche. D’ailleurs les actions de guérilla quotidienne ne cessent de faire des victimes. L’Administration américaine, elle, continue de parler avec confiance du futur du pays, de démocratie, d’économie puissante et de société civile très active. Mais, nombreux sont ceux qui sont incapables, dans ce pays de 24 millions d’habitants, de se projeter aussi loin, toujours piégés par la défaite et coincés entre l’amertume, le chagrin et les humiliations quotidiennes dues à l’occupation qui heurte la fierté de cette population blessée. C’est dans cette ambiance, qui n’augure rien de bon, que le numéro deux du Pentagone Paul Wolfowitz, l’un des théoriciens les plus en vue des néoconservateurs américains, admet que les Etats-Unis se sont trompés sur l’évolution post-Saddam de l’Irak. Washington s’est en effet installé dans une impasse, dont on ne voit pas l’issue, qui fait déprimer davantage la côte de popularité de George W. Bush, déjà en chute à la veille d’un deuxième mandat dont la pré-campagne a déjà démarré. L’opinion américaine croit moins que jamais aux arguments de son Administration pour justifier la conquête et l’occupation de l’Irak. La réputation de George W. Bush, en termes d’honnêteté et de clairvoyance politique, est au plus bas.

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