Chroniques

Périscope : Utopie

© D.R

Cela s’apparente vraisemblablement à un conte de fées. Au point de sembler hilarant. Ariel Sharon et l’ancien président George Bush figurent dans les dossiers de la justice belge, aux côtés du général américain Tommy Franks, chef de la coalition pendant la guerre en Irak. Les trois compères font l’objet de plaintes pour ce qu’ils ont toujours eu en commun : crimes contre l’humanité. Une fois le procès ouvert, les noms qui se sont accaparé la part du lion de l’actualité, tous supports confondus, se retrouveront réunis dans le box des accusés. Ayant pris pour leurs grades, ils revêtiront la tenue qui leur sied à merveille, celle de vulgaires délictueux. Petit à petit, le box des accusés sera investi par leurs complices. Le petit Bush rejoindra son papa pour répondre, lui aussi, des forfaits dont il est coupable. Le box en question accueillera tellement de beau monde qu’on songera à l’agrandir, voire à faire comparaître les truands par petits groupes. Les avocats les plus en vue de la planète défileront afin de défendre une cause perdue d’avance. Les débats alimenteront les discussions aux quatre coins du globe. Une première dans l’histoire de l’humanité. Ceux qui se croyaient intouchables avaient tort de le penser, ils sont aujourd’hui là, pour rendre des comptes. Au bout du parcours, de lourdes peines seront prononcées et justice aura été rendue. Seulement voilà, comme dans tout conte de fées qui se respecte, tout cela restera cloîtré dans l’enceinte de l’utopie. Ce n’était qu’un conte de fées et la réalité, acerbe, est toujours omniprésente et elle le restera, certainement, pour toujours. Jamais l’humanité n’aura à se délecter d’un tel moment. En dépit du démêlement de la justice belge afin de voir ce qu’elle pourrait bien faire de ces plaintes hors du commun. En effet, la justice belge doit trancher aujourd’hui sur l’abandon, chose qui est plus que sûre, ou la poursuite des plaintes en question. Indépendantes les unes des autres, ces plaintes interviennent en vertu d’une loi belge dite de « compétence universelle ». Entrée en vigueur en 1993, cette loi octroie en prérogatives aux tribunaux belges de quoi juger les auteurs de crimes de guerre ou contre l’humanité, quels que soient le lieu de ces crimes et la nationalité de leur auteur. Cependant, les attaques dont cette législation a fait l’objet a vite fait d’entraîner son abrogation pure et simple. C’est dire que certains ont vraiment des choses à se reprocher et craignent pour leurs peaux. Ils ont vite fait le procès de ladite loi et l’ont condamnée à mort, avant qu’elle ne fasse, à raison, la même chose à leur encontre. Washington fut parmi ceux qui l’ont farouchement combattue, allant jusqu’à brandir la menace d’un déménagement du siège bruxellois de l’Otan si les dirigeants américains continuaient à être inquiétés en Belgique. C’est tout dit.

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