Chroniques

Point de vue : Démonstration de force

© D.R

C’est à une véritable démonstration de force -positive- que nous avons assisté ce dimanche. Force constructive, non coûteuse, fédératrice et mobilisatrice : des centaines de jeunes ont réussi à organiser une même activité, le même jour à la même heure à travers le Royaume.

Ni rassemblement de protestation, ni sit-in de dénonciation, ni manifestation revendicative (nécessaires par ailleurs mais tellement plus aisés que de proposer et de construire) mais une action basée sur la culture, la jeunesse, l’avenir. Au départ, une idée simple cherchant à répondre aux étudiants à la recherche d’ouvrages, à la nécessité d’inciter notre jeunesse à lire et à créer des espaces de lien social : l’Arbre aux Livres est donc né pour répondre à ces objectifs, à Essaouira « les Gens du Livre» alliés aux jeunes de «Vent Nouveau», à Marrakech les jeunes de «Marock’Jeunes», à Oujda ceux de «Passagers», à Fès ceux de «Par-delà les Remparts» et enfin à Casablanca ceux de «Marocains Pluriels juniors» et de «Divers’Cité» ont uni leurs efforts et réussi à créer une véritable émulation. 

L’INDH qui célèbrera son 13ème anniversaire le 18 Mai s’est intéressée à cette activité et a alors décidé d’en faire une action nationale. C’est ainsi que les provinces et les préfectures ont été sollicitées pour aider le tissu associatif à l’organiser partout dans le pays. Il faut le souligner, les jeunes initiateurs ont réussi un véritable tour de force : s’unir entre eux pour une même action et entraîner dans leur sillage l’Institution INDH, l’autorité et des centaines, voire des milliers de jeunes.

Le principe est simple : aux branches d’un arbre choisi pour son emplacement sont accrochés des livres qui sont à la disposition de quiconque veut lire. La seule condition : remettre le livre en place après lecture -et si possible en accrocher d’autres- tout repose sur la confiance, le respect de l’Autre, l’honnêteté… Ces arbres peuvent aussi devenir des lieux où les étudiants se retrouvent pour réviser, où des lectures collectives peuvent être organisées, où des auteurs peuvent rencontrer des lecteurs… ce sont des lieux de culture de proximité, des espaces de lien social.

Ils appartiennent à tous ceux qui veulent se les approprier et les faire vivre. En fait sans bruit, sans tapage, ces jeunes ont réussi un tour de force en même temps qu’une démonstration: ils se sont d’abord rendus compte eux-mêmes de leur pouvoir – et l’ont prouvé- de leur potentiel, ils ont montré que culture n’était pas synonyme de budget faramineux, que la proximité avait du sens et que la population ne s’y trompe pas, lorsque l’honnêteté et la bonne volonté sont la base d’une action alors elle sait s’y reconnaître. Combien ai-je vu, à cette occasion, de parents venus voir ce que leurs enfants réussissaient, et la fierté brillait dans leurs regards…

Nos jeunes ont démontré tout cela et inversé tellement d’idées préconçues et d’a-priori défavorables à leur égard… Et si notre jeunesse commençait à croire en elle-même et à s’émanciper des carcans et des clichés qui veulent la maintenir dans un rôle de figurant…

Bravo Idriss, Mounir, Achraf, Soufiane, Mamoun, Faysal, Oussama, Léna, Meriem, Aya, Karim, Hamid, Oualid, Ranya, Amine, Sara… bravo à tous les jeunes qui ont donné de leur temps, de leur énergie, de leur enthousiasme pour réussir ce pari, modeste mais tellement porteur d’espoir !

Articles similaires

Chroniques

Le Polisario, un poison africain

Que ce soit sur le plan diplomatique ou sportif, le Polisario pose...

AutreChroniques

Santé mentale et pouvoir d’achat

Il nous faut faire de la santé mentale des Marocains une priorité...

Chroniques

Chère prise de parole en public

Pour prétendre à te prendre en public, toi chère prise de parole...

Chroniques

Une véritable transformation et évidence du paysage socio-économique

Le rôle incontournable de la femme ingénieure au Maroc