Chroniques

Point de vue : Essaouira capitale du vivre-ensemble

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Sans conteste le «clou» de ce Festival aura été le moment où les youyou et les applaudissements ont retenti avec le plus de force pour le duo réunissant Raymonde et Hajja El Hamdaouia.

Plus de 100.000 vues !

A lui seul ce chiffre montre l’ampleur du phénomène !

100.000 vues, 2.400 partages et 1.700 likes, tel est le palmarès impressionnant de la vidéo que j’ai postée sur mon mur Facebook , réunissant Hajja El Hamdaouia et Raymonde Al Bidaouia chantant en duo sur la scène du Festival des Andalousies d’Essaouira.

Autrement dit cette séquence d’anthologie a fait le tour du monde avec ces scores impressionnants. Ceci illustre à merveille l’impact pris par ce Festival conçu et initié par André Azoulay et mené de main de maître par Tariq Othmani et sa petite équipe de l’association Essaouira-Mogador.

Pour son quinzième anniversaire, ce rendez-vous méritait amplement le trophée du vivre-ensemble : un programme alliant diversité des générations, des origines, des confessions, des talents et un public réunissant quelque 3.000 spectateurs sous un chapiteau où l’on entendait toutes les langues, et où musulmans, juifs, chrétiens se mêlaient en toute fraternité.

Le spectacle était sur la scène bien sûr mais que d’images émouvantes également dans la foule, dans les rues, les hôtels et riads, où durant 3 jours Essaouira a envoyé au monde un message universel de paix et de convivialité.

Sans conteste le «clou» de ce Festival aura été le moment où les youyou et les applaudissements ont retenti avec le plus de force pour le duo réunissant Raymonde et Hajja El Hamdaouia., comme si par leurs voix se mêlant sur des chansons connues de tous, les deux divas libéraient toutes les énergies, balayaient toutes les craintes et célébraient non seulement le Maroc d’hier mais aussi celui que chacun veut préserver et laisser en héritage aux futures générations.

D’ailleurs un message très fort – porté par l’émergence de très jeunes artistes réunis au sein de «l’ensemble Piyout» – absolument formidable – est venu galvaniser l’enthousiasme et l’espoir, en montrant qu’en fait ce n’est pas la nostalgie qui était célébrée mais bel et bien l’avenir !

Événement de taille lors de ce Festival, la naissance au cœur de la ville d’Essaouira, ou peut-être faudrait-il parler de re-naissance, de Bayt Dakkira (la Maison de la mémoire) véritable lieu de culture célébrant la communauté de destin des Marocains des 2 religions musulmane et juive, édifiée sur les ruines de la synagogue Simon Attia.

Totalement rénovée, cette synagogue a permis à nos compatriotes juifs, venus très nombreux pour les Andalousies, de prier à nouveau en ce lieu de culte où aucune prière n’avait été célébrée depuis 50 ans !

Je vous laisse imaginer l’émotion qui y régnait et qui était palpable tant chez les juifs en prière que chez les musulmans venus assister, depuis Bayt Dakkira, à ce moment œcuménique…

L’enseignement que je retirerai de ces 3 jours souiris est qu’alors qu’à travers le globe tout n’est que bruit et fureur, sang et haine, des hommes et des femmes de bonne volonté ont réussi un véritable petit miracle de fraternité et d’espoir…et fait ô combien encourageant, les adeptes de ce rendez-vous ne cessent de croître d’année en année…

Cela se passe à Essaouira, cela se passe au Maroc et cela s’adresse au monde !

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