Chroniques

Point de vue: Les jeunes frappent à la porte des politiques

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Je n’ai jamais pensé que les jeunes en général, et les jeunes Marocains en particulier, étaient «fâchés» avec la politique mais qu’au contraire ils y étaient très attentifs, alors qu’ils ne faisaient pas – ou plus- confiance aux politiques. La différence est grande entre les deux assertions.

Nombreuses sont les preuves qui montrent que notre jeunesse s’intéresse à LA politique dans ce qu’elle a de noble, c’est-à-dire la gestion du bien public, des affaires de «la Cité», de la communauté… par exemple la toujours grande affluence de ces jeunes aux différents Cafés Politis, aux rencontres et autres débats dans les facs, les grandes écoles, les associations… Par contre la méfiance s’installe, et l’on peut même parler de défiance, dès qu’il s’agit d’accorder crédit à tel ou tel homme politique : trop de discours non suivis d’actes, trop de promesses non tenues, trop de populisme, et cette sensation ravageuse qui fait que les jeunes ont le sentiment de n’être considérés que comme des figurants – jamais comme des acteurs – ou encore de n’être dignes d’intérêt de la part des politiques qu’à l’approche des échéances électorales.

Si le constat est là, il faut cependant reconnaître qu’aujourd’hui des hommes et des femmes politiques – parmi les plus conscients, les plus responsables- tentent d’inverser la tendance et de retrouver le chemin des citoyens en général et des jeunes en particulier.
Certes, rien n’est acquis mais les chosent bougent et c’est tout le mérite de ces rencontres de débats que de permettre de rapprocher décideurs et population…

Est-ce par ailleurs l’approche des élections locales qui se fait sentir ? Toujours est-il que le nombre de jeunes qui frappent aux portes des partis politiques ne cesse de croître. Les élections communales sont par essence même celles qui «touchent» le citoyen au plus près, en fait elles sont les élections de proximité par excellence et les jeunes en sont conscients, qui mesurent l’impact des décisions politiques locales dans leur quotidien, la vie de leur commune, de leur quartier, le sport, la culture, la gestion directe de leur environnement… De plus en plus ils souhaitent s’impliquer : leur expérience dans l’associatif leur ayant fait mesurer le pouvoir de l’engagement, ils ne souhaitent plus pratiquer la «politique de la chaise vide». Certes, on ne peut généraliser, mais il est clair que l’on peut parler d’un inversement de tendance.

Des jeunes font donc aujourd’hui l’effort de contacter des responsables politiques, font le pas nécessaire pour se rapprocher de partis, pour y adhérer, se renseignent, demandent les programmes… rien ne serait plus terrible que le silence – voire l’indifférence – en réponse à leur quête. Malheureusement-il faut le craindre si l’on se fie à la déception ressentie par ces jeunes lors de leurs démarches.

Si donc des décideurs politiques, des leaders de partis, des élus lisent ces mots qu’ils prennent la mesure de l’enjeu et du «petit miracle» que constitue ce cheminement de notre jeunesse, qu’ils ouvrent la porte de leur parti et ne la referment pas sur les doigts de ces jeunes, au risque de les décourager pour longtemps.
 

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