Chroniques

Point de vue: Notre classe moyenne, un atout précieux !

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Il est un atout dont nous devrions prendre soin dans notre pays, tout particulièrement, il s’agit de notre classe moyenne ! Or est-ce vraiment le cas ?

Entre une «bourgeoisie» incivique et égoïste et une partie de notre population victime de la précarité, le moteur capable de créer du lien social et de tirer vers le haut l’ensemble de nos concitoyens est sans conteste notre classe moyenne, celle qui travaille, consent de lourds sacrifices pour éduquer ses enfants tout en participant activement au développement du pays, par son labeur certes, mais aussi par les impôts qu’elle paye et la consommation qu’elle pratique.

Cette partie de notre société joue un rôle primordial dans la stabilité du Maroc, active, participative, intéressée autant qu’elle le peut par la vie sociale, culturelle, sportive, elle a une fonction de «population tampon», soucieuse de l’intérêt commun et capable de «donner à la Nation» le meilleur d’elle-même, c’est-à-dire ses propres enfants. Or, force est de constater qu’elle est bien souvent négligée, voire méprisée et sujette à toutes les ponctions fiscales ce qui – à terme – ne peut que conduire à sa paupérisation et l’amoindrissement de son impact, positif, sur l’ensemble de notre société.

Composée d’artisans, d’enseignants, d’employés, de (petits) fonctionnaires, de professions libérales… susceptible de s’intéresser (et de participer) à la vie politique du pays, elle est un facteur indéniable d’équilibre.

Or, qui s’exprime en son nom, qui la représente, qui se soucie de lui permettre d’aller de l’avant, qui lui donne des perspectives de progression?

Elle est sûrement majoritaire dans notre pays or elle est cependant la moins bien prise en compte… Les «nouveaux riches» sont en roue libre et n’attendent pas que l’on «prenne soin d’eux» ils le font eux-mêmes, nos concitoyens les plus fragiles, les plus démunis ont besoin de toutes les mailles de nos «filets sociaux» pour ne pas sombrer, les Marocain(e)s issus de la classe moyenne sont donc ceux qui ont le pouvoir – si on y veille – de maintenir et de développer la cohésion sociale. Ainsi aujourd’hui, il nous faut faire le pari d’agir pour, par et avec la partie de notre jeunesse issue de ces couches moyennes, ayant accès au savoir, ayant accès à l’ouverture au monde grâce au Net. Non pas pour abandonner la jeunesse la plus modeste ou la contourner, mais tout au contraire pour que la jeunesse scolarisée, «intégrée» et possédant les «outils» de la communication et de la connaissance soit le maillon de la chaîne capable de relier les jeunes en panne d’insertion au train du développement.

Pari risqué ? Non, si la jeunesse «en pointe» accepte de jouer le jeu et si la jeunesse «en attente» saisit la main tendue…

Ce sont ces jeunes ayant accès aux études, au savoir, connectés, dont les parents cherchent au mieux à les préparer à l’avenir, qui ont un rôle charnière à jouer, en assurant la fonction de locomotive pour l’ensemble de notre jeunesse! Un atout précieux cette classe moyenne donc et la génération qui en est issue, encore faut-il lui donner les moyens de nos ambitions, aidons-la à progresser pour que progresse notre pays.

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