Chroniques

Point de vue : Réinventer les formes de solidarité !

© D.R

Nombreuses sont les associations de jeunes qui régulièrement mènent des activités de solidarité, que l’on peut aussi qualifier d’actions humanitaires. Froid, inondations ou encore une fête religieuse, Ramadan, un drame local… sont autant d’occasions de voir notre jeunesse se mobiliser, dans ce créneau qui n’est pas l’un de leurs objectifs premiers.

Ftoor for All, Solid’Action, Caravane de l’Espoir, Let’s be Humans… sont quelques-unes de ces opérations dans lesquelles j’ai vu ce que nos jeunes étaient capables de faire. Sincèrement je trouve que le fait que les associations de jeunes se «frottent à l’humanitaire» -même si leur but principal doit rester la jeunesse- est une excellente chose car cela leur apprend d’autres valeurs, les confronte à d’autres réalités, les incite à «se dépasser». Et surtout cela donne un souffle nouveau à ce que l’on doit appeler la solidarité, solidarité qui ne peut être comparée à de l’assistanat, en ce sens où il faut «souffrir» il faut «en baver» pour être solidaires : collecter, récolter, trier, partager… bref, «faire du terrain».  Porter assistance à des compatriotes démunis ou victimes de catastrophes naturelles n’est pas de l’assistanat, l’état d’esprit n’est pas le même, la démarche n’est pas la même et le résultat n’est pas le même !

D’après mon expérience, la façon de pratiquer la solidarité comme cela a été fait par le «mécène» d’Essaouira n’est pas la bonne. Elle est obsolète, et ne respecte pas la dignité des bénéficiaires à qui l’on donne «une aumône» sans que même un contact humain ne soit créé.  La clé est là : le respect, la dignité, le rapport humain, la compassion…

D’ailleurs nombre de familles marocaines pratiquent différentes formes de solidarité depuis toujours et avec beaucoup d’humanité, un tournant a quelque part dévoyé ce qui était une qualité naturelle dès lors que certains partis ou hommes politiques -notamment sous couvert de religion- ont utilisé cette pratique à des fins inavouables.

La Fondation Mohammed V a apporté un cadrage bienvenu en ce sens où les bénéficiaires ont été recensés, encadrés, où une campagne a été initiée chaque année «Unis pour les démunis», où les comptes ont été rendus publics et où c’est SM le Roi lui-même qui la lance et la supervise. Une autre forme de solidarité a été initiée avec l’INDH, hélas trop souvent mal appliquée sur le terrain. L’assistance oui, l’assistanat non, l’action Let’s be Humans m’a prouvé une fois de plus que les réseaux sociaux lorsqu’ils sont utilisés pour le meilleur sont un nouvel instrument, performant, de la solidarité : appels, création de réseaux, élan et surtout suivi ! En effet, non seulement ce ne sont pas des appels aux dons en argent qui prédominent (et lorsque cela est nécessaire les sommes restent modestes) mais bel et bien des appels de dons en vêtements chauds, chaussures, couvertures…denrées alimentaires, prises en charge, aides, dons de sang. etc, et chaque donateur peut s’assurer -grâce aux photos, aux vidéos, aux comptes-rendus que postent les jeunes sur Facebook- que son don a été utilisé à bon escient.

On peut alors parler d’actions solidaires communes où le militant, le bénévole, le donateur et le bénéficiaire sont liés et unis dans une démarche humaine, où chacun donne et chacun reçoit, et non pas dans une action d’assistanat ponctuelle et éphémère. Démarche infiniment plus constructive et instructive. Être solidaire est un état d’esprit et non pas une opération de marketing.

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