De tout temps et sous tous les cieux les rapports police – jeunesse ont été conflictuels, c’est dans «l’ordre des choses» : la jeunesse est par nature bouillonnante, contestataire, réfractaire… et la police a pour mission le maintien de l’ordre et la protection des biens publics et des personnes. Chez nous aussi les «frictions» sont récurrentes, nous sommes d’ailleurs un certain nombre -qui ayant manifesté en France pour l’égalité des droits et ayant connu des «matraquages» musclés – à savoir que cela fait partie des «risques du militantisme»… Dénoncer les débordements est indispensable mais assumer ses responsabilités lorsque l’on manifeste l’est, tout autant.
Les rapports jeunesse – police, au Maroc, ont été amenés à se tendre ces derniers mois : manifs, casses, hooliganisme, sit-in, etc.
La lutte contre la délinquance, le terrorisme, le hooliganisme, la violence… est vitale, le droit vivre en sécurité est un «droit de l’Homme» et nos concitoyens sont les premiers à le revendiquer, c’est le rôle de notre police mais pas seulement, car tributaire de chacun de nous, de l’éducation que nous dispensons, du niveau de citoyenneté, de l’encadrement de notre jeunesse, de notre propre comportement, ne serait ce qu’en prenant pour exemple notre délinquance routière!
Si la répression est indispensable, la prévention est la pièce maîtresse de la lutte contre l’insécurité, or dans notre pays elle est défaillante, grandement ! L’un des chaînons manquants est précisément l’absence de concertation entre mouvement associatif et police, il y a là des canaux à ouvrir, des pistes à explorer, des pratiques de «bonne gouvernance» à mettre en place. Le nouveau DGSN, Si Bouchaib Rmail, est bien connu du milieu associatif, homme de terrain ayant occupé différents postes de responsabilités au contact du citoyen et de la société civile, il cherche les voies –notamment grâce à la communication- visant à rétablir le sentiment de sécurité chez les citoyens. Il a raison, car le «sentiment d’insécurité» est tout aussi préjudiciable que l’insécurité elle – même.
Du côté du mouvement associatif, des mouvements de jeunesse, des clubs sportifs…de certains médias ou réseaux sociaux les mentalités doivent évoluer, il faut cesser de penser – et de laisser penser- qu’œuvrer de concert avec la police, se concerter avec elle, chercher des moyens communs pour la sécurité…s’apparenterait à une sorte de «traîtrise», à un renoncement de nos valeurs…c’est cet état d’esprit rétrograde qu’il faut inverser, car bien au contraire c’est en se regardant en «chiens de faience», en voyant l’autre comme un adversaire, voire en se «braquant» l’un contre l’autre que mouvement associatif et police entraveraient leur objectif commun qui est avant tout de vivre ensemble, de mieux vivre ensemble, dans la sécurité.
Sortons des schémas dépassés, il y a urgence à discuter ensemble des moyens pour assurer la sécurité de notre population, chacun dans son rôle bien sûr, sa propre vision, ses propres contraintes, ses valeurs et sans se renier, mais il est nécessaire d’ouvrir les voies de la concertation pour une meilleure action.