Un petit quartier de Casablanca -populaire, défévorisé- des jeunes motivés -encouragés par d’autres jeunes agissant dans d’autres quartiers- et qui veulent prendre leur vie en main : ils se réunissent, cherchent des conseils et tout naturelement se tournent vers le Caïd de leur arrondissement- Celui-ci sans même répondre à leur salut, les congédie d’un geste méprisant de la main .. hogra!
Dans une autre ville, dans le Maroc profond, une association de jeunes -avec très peu de moyens- réussit à organiser un tournoi de foot réunissant chaque jour, avant le Ftour, quelques 2000 jeunes- Le terrain sur lequel ils jouent est totalement défoncé, les jeunes effectuent alors une démarche auprès de la ville pour demander de l’aide. Sans même les prendre en considération, on leur fait répondre qu’il n’y a pas de niveleuse pour eux… hogra !
Retour à Casablanca, un bidonville où des jeunes, à force de patience ont réussi à aménager deux containers en local associatif. Enfin une maison de jeunes va ouvrir !Un politicien (pas un politique, nuance.) jouant habilement de 2 casquettes -au moins- se saisit de la casquette associative (bonjour le mélange des genres… mais cela le regarde) pour réinvestir un terrain qui l’a rejeté. Là où le bât blesse c’est lorsque ce monsieur donne instruction à ses hommes (associatifs ou politiques?) pour qu’aucun jeune du bidonville membre du tissu associatif ne puisse assister à l’inauguration… hogra !
Mais soudain, je me réveille! Hamdoullah ce n’était donc qu’un cauchemar! je respire, me disant que cela ne peut se faire aujourd’hui dans notre réalité… n’est-ce pas?
Trêve d’ironie, dans notre réalité il y a tout de même des choses qui bougent : les jeunes rejetés par le Caïd ont été reçus par le gouverneur, ceux du «terrain défoncé» ont fait appel aux bonnes volontés et leur tournoi de foot est un succès sans précédent dans leur ville. Quant aux jeunes du bidonville, un mécène va les aider à aménager leur container et la Maison de jeunes sera sûrement d’un grand bénéfice au politicien. Notré réalité, c’est aussi Sa Majesté le Roi et la Fondation Mohammed V qui lancent la Campagne de solidarité 2004, et notre Souverain qui sait -lui- le prix de la jeunesse, y a invité, à Fès, des centaines de jeunes étudiants et surtout de jeunes responsables associatifs qui agissent au quotidien dans les quartiers populaires. Merci Majesté car vous avez encore une fois montré la voie.
Comment dit-on le contraire de «hogra»? «respect», «dignité», «considération», c’est ce que ces jeunes ont resenti ce jour-là, à Fès !