Chroniques

Post-scriptum : «Chabab Nahda»

Connaissez-vous le «patelin» nommé «Aïn Harrouda» situé entre Casablanca et Mohammedia, connu aussi sous le nom de «Km 17». C’est un «endroit» un peu à part, situé entre deux pôles urbains mais abritant une population nombreuse démunie, souffrant d’un manque d’infrastructures (culturelles, sportives, éducatives, sanitaires…) criant et où l’habitat précaire fleurit. La jeunesse y est nombreuse, désœuvrée et en «attente d’avenir»; pourtant malgré tous ces désavantages, Aïn Harouda fait figure de pionnière en un domaine : l’engagement associatif de ses jeunes. En effet, depuis maintenant 3 années une association de jeunes fait des «miracles» : tout est parti d’un petit noyau de militants associatifs de 20 à 30 ans autour d’un «pivot» : Yazid Aboussaboune, véritable  âme de «Chabab Nahda», qui a commencé par mobiliser les jeunes de Aïn Harrouda autour d’activités sportives. La «mayonnaise» est prise et aujourd’hui ce sont quelque 1000 jeunes et gosses qui se retrouvent autour d’activités son seulement culturelles et sportives mais aussi civiques, éducatives, sociales… Opérations quartiers propres, circoncisions, distribution de chaises roulantes… Yazid et «Chabab Nahda» ont dû dépasser le cadre de la jeunesse pour investir d’autres terrains de l’engagement associatif tellement la demande s’est faite pressante. Devant le sérieux et l’énergie déployés par l’association -très vite- les parents se sont mis eux-aussi à faire appel à «ses services», puis les personnes en difficultés, en souffrance, démunies… à tel point qu’aujourd’hui cette association de jeunes est devenue un partenaire incontournable. Autre corde à son arc, Yazid Aboussaboune a su nouer des relations de confiance avec nombre d’artistes, de sportifs, de journalistes. Contacts dont il a toujours su faire bénéficier l’ensemble de la jeunesse de Aïn Harrouda, qui aujourd’hui peut bénéfiquement assister à des émissions sur les deux chaînes de télévision, en «live» eux qui ne bénéficient même pas d’une salle de cinéma ou d’un centre culturel. D’ailleurs tant la RTM que 2M se félicitent de l’apport de ces jeunes, disponibles, pleins d’entrain et d’idées. Pourtant «Chabab Nahda» ne bénéficie d’aucune subvention, ni d’un local pour ses activités… mais elle peut compter sur la confiance de la jeunesse, la solidarité de la population et l’appui de quelques mécènes convaincus de la valeur du travail effectué. Bref, un véritable ancrage de terrain, local. Le gouverneur de Mohammedia, également touché par le rayonnement de cette «petite association», a décidé d’intégrer Yazid au comité local INDH et a promis son aide pour un local, d’autant plus qu’une église y est désaffectée depuis 50 ans et qu’une «maison de la culture» y est en déshérence depuis 15 ans. Peut-être la municipalité pourrait-elle, elle aussi, se pencher sur les 75% de jeunes de moins de 25 ans qui peuplent sa ville! Ce qu’a réussi ce jeune homme de 30 ans et l’équipe de jeunes de «Chabab Nahda» (tout un programme) mérite plus que cette chronique…

Articles similaires

Chroniques

Le Polisario, un poison africain

Que ce soit sur le plan diplomatique ou sportif, le Polisario pose...

AutreChroniques

Santé mentale et pouvoir d’achat

Il nous faut faire de la santé mentale des Marocains une priorité...

Chroniques

Chère prise de parole en public

Pour prétendre à te prendre en public, toi chère prise de parole...

Chroniques

Une véritable transformation et évidence du paysage socio-économique

Le rôle incontournable de la femme ingénieure au Maroc

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus