Nombreux sont les organes de presse, les ONG, les citoyens (nes) qui dénoncent à juste titre l’insécurité, les agressions, l’incivisme… il est légitime de dire que la sécurité est un droit : le premier peut-être ! Or, il est un mode d’insécurité dont peu de monde parle, par pudeur sans doute, par méconnaissance peut-être : ce phénomène pourtant va grandissant et me semble inquiétant à plus d’un titre. Je veux parler des conséquences directes sur la tranquillité de vie de tout un chacun, menacée par la vente anarchique des puces téléphoniques… Je m’explique: quel est le (ou la) personnage public n’ayant été l’objet de propos injurieux, par téléphone non identifié et non identifiable ; quel est celui (ou celle) n’ayant pas reçu un SMS, texto, message… insultant, menaçant et bien sûr anonyme ? Ils et elles sont légion… se contenant le plus souvent de traiter cela par le mépris. Quelques-uns, lorsque vraiment ils ne supportent plus ce harcèlement, se décident à porter plainte, à alerter la police, malheureusement la vente anarchique des puces téléphoniques, tous opérateurs confondus, dans des souks et autres endroits informels assure quasiment l’impunité aux auteurs de ces appels et messages anonymes, puisqu’aucune pièce d’identité n’est demandée aux acheteurs de ces puces. Pire, et pardonnez-moi d’aborder ce sujet douloureux, mais le fait même que ces puces circulent librement est un réel problème sur le plan même de la sécurité intérieure, puisque la « traçabilité » des appels et textos ne peut être assurée. Dans une période telle que celle que nous vivons actuellement où tant de fanatismes de tout genre alimentent tant de bras et d’esprits faibles, et alors que chacun se doit d’être vigilant vis-à-vis du terrorisme, comment peut-on laisser béant un tel trou dans les mesures mises en place ? Il me semble qu’en l’occurrence, les opérateurs téléphoniques doivent être mis devant leurs responsabilités, et puisqu’il était question, dernièrement, de mettre fin à l’envoi de SMS publicitaires intempestifs sur les portables, il serait encore plus urgent de mettre un terme à la vente de puces sans contrepartie de dépôt d’une pièce d’identité. Il s’agit là- selon moi- d’une indispensable mesure de sécurité et de salubrité, d’autant plus que le paradoxe est grand entre la démarche à effectuer lorsque l’on souhaite acquérir un abonnement téléphonique (CIN- autorisation de prélèvement bancaire, …etc) et le fait de distribuer « à l’arraché » des cartes à puces – au crédit certes limité – mais sans aucune espèce de contrôle.Et que l’on ne crie pas à la répression si une telle proposition était prise en compte, il s’agirait bien au contraire d’une mesure préventive pour mettre fin à la dangerosité de ces puces, provenant justement de leur anonymat.