Chroniques

Post-scriptum : et Elton John chanta…

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Les centaines de Marocains qui finissaient de se garer aux abords de cet espace, se pressèrent pour rejoindre les milliers de spectateurs -plus de 50.000- qui attendaient l’apparition sur scène de l’artiste invité… Elton John apparut alors et une formidable ovation monta  du public, qui connaissait la valeur artistique du chanteur. Un public très représentatif de la population marocaine, toutes générations confondues, couches  sociales, tenues vestimentaires mêlées… Cette ovation monta en puissance, comme si le public présent exprimait une joie, un soulagement, un contentement d’être là et d’applaudir cet immense artiste qu’il ne pensait jamais voir «en live». Elton John -quant à lui- paru surpris de l’intensité de l’accueil et sûrement informé de la polémique (fabriquée) suscitée par sa venue, apprécia à sa juste valeur la clameur, à lui réserver. Durant les deux heures et demie de spectacle que donne l’artiste -sans entracte- la ferveur ne faiblit pas, au contraire elle alla crescendo… Il faut dire que la puissance de la voix, la qualité des chansons, le rythme, le talent du chanteur et de ses musiciens sont époustouflants et durant  toute la durée du spectacle, chaque spectateur (et spectatrice, car les femmes et les jeunes filles étaient légion) sut qu’il avait affaire à un «monstre sacré» qui ce soir-là particulièrement donnait tout ce qu’il avait… Sûrement parmi ces milliers de personnes, nombreux furent ceux qui ressentir cette soirée comme une sorte de «victoire» ! Victoire de la culture, victoire de l’ouverture, victoire du plaisir «de faire la fête», victoire de la tolérance sur le repli, le mélange des genres et les ferments de l’obscurité de l’esprit. Une star mondialement connue et reconnue, à l’immense talent, était venue faire apprécier son art à un immense public -sûr de son identité- avide d’ouverture : il s’agit seulement de cela mais il s’agit de tout cela ! Le Maroc y a gagné, en esprit festif, en bonheur de 50.000 des siens, en renommée internationale, en retombées médiatiques… Mawazine a, ce soir-là, réussi un formidable pari ! Chose exceptionnelle, alors qu’il ne le fait que très rarement, Elton John effectua deux rappels où il chanta «The land of hope» un beau clin d’œil, et termina par une jolie formule «God bless Morocco»… quand la générosité répond à la mesquinerie !!! Maintenant il nous faut nous poser une question: «qui parmi les 50.000 spectateurs -venus applaudir l’artiste- a changé d’orientation sexuelle à la suite de ce spectacle???». Personne ?!?! Comment ça personne ?!?! Mais alors on nous aurait menti, ou alors Elton John aurait raté la mission dont il était (secrètement) investi ? Tous ces anathèmes, tous ces discours flirtant avec le rejet de l’Autre, toutes ces mises en garde grandiloquentes, tout ce «terrorisme intellectuel», tous ces discours de mise en garde péremptoires… ont en effet échoué et il faut ici rendre hommage au peuple marocain à qui «on ne la fait pas»… ces milliers de Marocains(es), jeunes et moins jeunes, hommes et femmes, urbains et ruraux… ont donné la plus belle des réponses aux tenants de l’exclusion, du repli, du rejet, en dansant, en chantant, en tapant des mains… Un grand moment porteur d’espoir !

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