Pour ne parler que de ce que je connais personnellement, par moins de 17 associations de jeunes se sont créées ces derniers mois, non seulement dans des quartiers très populaires tels Hay Salam, Inbiat, yacoub El Mansour, Takadoum… mais aussi des bidonvilles aussi tristement célèbres que Lguich Loudaya, Akreuch, Aïn Khalouia, Sidi Moussa…
La valeur de cette jeunesse n’attend d’ailleurs pas le nombre des années puisque -par exemple- le président de l’association «Chabab Akreuch» et celui de l’association «Vision d’Avenir» à Temara ont à peine 20 ans. En l’espace de ces 2 dernières années – grâce à l’appui personnel et sans faille du wali (et ce n’est que justice de le dire) des locaux associatifs ont pu être mis à la disposition de 5 de ces associations et « Nouvelle Rencontre » qui œuvre dans le quartier El Akkary a même réussi à ouvrir un local où la jeunesse défavorisée peut, entre autres, s’initier aux nouvelles technologies. A Takadoum grâce à l’Entraide Nationale, les très dynamiques jeunes de «Amal Chabab» vont bénéficier d’un «lieu de vie» ouvert au cœur même du quartier. Petit à petit, la population des bidonvilles de Aïn Khalouia et de Lguich Loudaya a pris l’habitude de voir ses enfants prendre des initiatives et s‘engager derrière les «grands-frères» qui ont impulsé le mouvement associatif jeune en leur sein. Salé, n’est pas en reste : cette ville où vit une très forte population défavorisée est devenue une pépinière d’associations de jeunes.
La jeunesse s’est prise en mains et il ne se passe pas de semaine sans que soutien scolaire, tournois sportifs, activités culturelles, cours d’anglais en partenariat avec l’ONG Amideast… ne soient organisés. L’association «Amal Salé» qui agit à Hay Salam compte aujourd’hui de jeunes militants très aguerris: la jeunesse des quartiers voisins s’est, elle aussi, lancée avec «Biladi» à Sidi Moussa, «Ouled Hay» à Inbiat, «Jeunes Actifs» à Andalouss. Demeure pour eux un handicap de taille : le manque de locaux ; problème dont ils ont pu s’ouvrir au nouveau gouverneur qui leur a consacré une réunion de travail.
Salé El Jadida, dont le risque est grand de la voir devenir une «cité ghetto» respire une réelle bouffée d’oxygène en voyant ses enfants s’engager au sein des associations «Jeunes citoyens» et «Mostaqbal».
Enfin à Témara, l’association «Les amis de la côte» est en train d’aménager une ancienne crêche au cœur du quartier Massira II, pour en faire un lieu de rencontres et d’activités pour jeunes, tandis que l’association «Tamesna» de son côté, grâce à un partenariat avec l’ONG «Adros» s’est attelée à la lutte contre l’analphabétisme chez les jeunes et que «Chabab Kasbah» agit avec beaucoup de volonté et peu de moyens au cœur du bidonville «Douar Sahraoua» pour tirer les jeunes de l’oisivité ou pire de la délinquance. Je voulais terminer cette chronqiue par un exemple frappant de ce que nos jeunes peuvent réaliser lorsqu’on leur en donne l’opportunité : les jeunes de Yacoub el Mansour regroupés au sein de l’association au nom si symbolique de «L’autre côté du soleil» sont en train de transformer un ancien commissariat en centre de loisirs pour la jeunesse… Si l’engagement associatif est souvent ingrat, la volonté de s’en sortir de ces jeunes est une motivation inépuisable. Plus que jamais, il faut croire et faire confiance aux associations de jeunes dans les quartiers !