Chroniques

Post-scriptum : Les gosses de Casa…

Une lettre écrite à Monsieur le wali de Casablanca par Jamal Berraoui parue dans «la Vie Eco» et écrite m’a particulièrement touché. D’abord parce que Jamal écrit vraiment très bien mais aussi et surtout parc que le sujet traité ne peut laisser insensible. Il y est question des gosses de Casa et de ce que la métropole leur propose en matière d’espaces de jeux : il suffit de voir l’état du parc Sindibad pour comprendre que la réponse frôle le néant.
Partant de ce constat Jamal Berraoui fait part du malaise qu’il a ressenti en voyant nombre d’enfants de l’ancienne médina, de El Hank ou d’autres quartiers populaires agrippés aux barrières, pour regarder d’autres enfants «étaclater» sur les manèges de la kermesse, installée près de la Mosquée Hassan II. Effectivement comment ne pas ressentir la frustration que peuvent éprouver ces gosses ? Pour tout dire, lors de l’installation, j’avais eu une discussion avec le jeune Marocain de Hollande à qui nous devons cette kermesse, et pressentant que nombre de nos jeunes ne pourraient accéder à ces manèges, je lui avais demandé s’il était possible, par exemple, de diminuer (voire de supprimer) le tarif d’entrée pour les enfants des familles les plus modestes.
Il m’avait alors opposé des arguments qui ne manquaient pas de pertinence, même s’ils m’avaient laissé sur ma faim, tels que: la sécurité, les coûts, la nécessaire rentabilité, etc. D’ailleurs un ami à qui j’en avais parlé avait étendu l’exemple de cette kermesse à d’autres lieux de loisir : Megarama, concerts, matchs, etc. Eternelle et cruciale question : comment dans un pays tel que le nôtre, dont les disparités sociales sont navrantes, concilier économie, rentabilité et solidarité ? Comme l’exprime Jamal Berraoui, il est effectivement difficile de supporter le regard de ces gosses à la fois émerveillé, frustré et empli d’une tristesse que l’on ne peut ressentir que si l’on se souvient que l’on a été gosse et que l’on vient d’un milieu populaire (ou solidaire).
Connaissant Si M’hamed Dryef -tel que le décrit Jamal- comme un humaniste, un homme de coeur et de conviction je ne doutais pas qu’il saurait trouver une solution. En effet les échos des associations nous prouvent à Jamal Berraoui et moi-même que nous avions vu juste : outre des matinées spéciales reservées aux orphelinats, aux maisons de bienfaisance, aux oeuvres humanitaires, des billets seront disponibles pour les enfants de milieu défavorisé, notamment par le biais des échos des quartiers populaires. Tant il est vrai que s’il nous faut encourager l’initiative privée (et cette kermesse en est une), l’investissement, l’économie… rien ne vaut le sourire d’un enfant ! Et les deux sont compatibles, la preuve !

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