Chroniques

Post-scriptum : L’INDH et les jeunes

Sa Majesté le Roi avait fixé le cadre de l’INDH lors de son discours du 18 mai : la population démunie et sa composante jeune – en particulier – avaient ressenti à quel point elles avaient été comprises et prises en compte au plus haut niveau de l’Etat. Lors de son discours du Trône, le Souverain a décliné le concept de citoyenneté : citoyenneté agissante, citoyenneté responsable, employant les termes de monarchie citoyenne, et faisant de l’emploi des jeunes la priorité des priorités. Ce faisant, il est temps pour les différents acteurs – partenaires de l’INDH – de passer aux actes. Mon propos ici sera de m’intéresser à la jeunesse, et tout d’abord d’essayer d’identifier les maux dont souffre notre jeunesse, les manques dont souffrent nos quartiers. Or, peut-être plus que de misère matérielle, c’est de misère morale que souffre notre jeunesse; de marginalisation, d’exclusion, de résignation… Une question doit hanter notre réflexion : «qu’est-ce-qui pousse un jeune de 20 ans à s’embarquer dans des pateras, au prix de sa vie?» Nos quartiers, quant à eux, pâtissent de mal-vie, d’enclavement, d’absence «d’ascenseur social» … Or si 70% de notre population a moins de 30 ans, comment oublier que 30% de la jeunesse urbaine sont au chômage.
Si l’INDH est donc un combat contre la précarité, l’exclusion, la marginalisation… alors il est clair que les jeunes en seront « les soldats ».
Leur volonté d’engagement est manifeste, tout comme leur désir d’en « découdre avec la mal-vie ». Mais surtout, animés d’un esprit novateur, ils ont l’intelligence de savoir ce qu’ils veulent, ce dont ils ont besoin, loin des «sentiers battus» et des pratiques dépassées.
C’est pourquoi il nous faut collectivement éviter le piège des «donneurs de leçons» qui prétendent savoir ce qui est bon et ce qui ne l’est pas pour la population.
Tout autant il faut être vigilants vis-à-vis des «dinosaures», des «grandes associations» qui ressurgissent pour se vanter, qui de ses «20 ans d’existence», qui de «ses 50 années d’existence» pour se (re) positionner… Sans vouloir être grossier : quel est donc leur bilan ? Qu’ont-ils fait concrètement sur le terrain, durant tout ce temps? Quel plus ont-ils apporté à la population elle-même ?
L’INDH ne constitue pas «un fromage», une cagnotte à se partager entre «associations 5 étoiles», mais bel et bien un levier pour la population concernée, elle-même ; d’où, selon moi, la faculté de favoriser la création d’associations au cœur des quartiers, l’engagement associatif des jeunes eux-mêmes… Bref, une approche très pragmatique, locale, basique… Sans que cela n’ait de connotation péjorative. Favoriser l’émergence de nouveaux acteurs, permettre à la jeunesse non seulement de s’impliquer mais aussi d’accéder aux responsabilités, oublier les réflexes clientélistes… En un mot , ne pas faire «pour» la population, «pour» la jeunesse mais «avec» et «par» la population, «avec» et «par» la jeunesse. Qu’ils s’approprient l’INDH sera l’un des garants de sa réussite !

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