Si le terme «élite» désigne effectivement les «meilleurs d’entre nous», alors j’ai recontré ces derniers, et pas là où l’on a coutume de prétendre les rencontrer. Non, les «meilleurs d’entre nous» je les ai vus à l’oeuvre parmi ces femmes qui, au sein du «Collectif Watanouna» sont en train de sillonner le pays pour mobiliser les nôtres pour la Marche nationale du 6 mars, sous l’unique mot d’ordre «Tous pour la libération des Marocains séquestrés à Tindouf». Les «meilleurs d’entre nous» je les ai trouvés au coeur des quartiers populaires, des bidonvilles, parmi notre jeunesse qui oeuvrent au jour le jour, se battent avec les moyens du bord pour empêcher d’autres jeunes de succomber aux sirènes des «pateras», de la délinquance, de l’embrigadement, de la drogue. Là est notre élite militante !
Les «meilleurs d’entre nous», ils sont aussi parmi ces représentants de l’Autorité : walis, gouverneurs, agents… qui, majoritairement, aujourd’hui, travaillent (à des horaires que personne n’effectuerait dans le privé) par devoir, par amour du service accompli ! Et pour l’intérêt commun. On va me traiter de «béni oui-oui», et bien à ceux-là je répondrai que le Maroc bouge, que le Maroc change, que notre devoir est d’apprendre à nos jeunes à aimer leur patrie, car eux n’ont pas d’autres passeport en poche, pas de compte en banque et leur espoir dans l’avenir ! Il peut être confortable du fond d’un salon et alors que l’on a qu’un coup de fil à donner pour se voir ouvrir les portes des médias, de dire que tout va mal, que tout le monde est pourri et que toute initiative qui ne viendrait pas de cette «élite» est vouée à l’échec. Ce n’est pas ainsi que l’on apprendra l’amour du pays à nos jeunes !
Oui l’élite existe, elle est sur le terrain ! D’ailleurs peut-être serait-il enfin temps de poser un critère de reconnaissance pour ceux qui prétendent représenter la société civile ? et ce critère devrait être de «combien de divisions ?» car s’il est facile de se positionner, il est autrement plus difficle de mobiliser et d’avoir à ses côtés des militants(es) capables de réagir (et d’agir) en nombre. Cette chronique ne se veut pas polémique mais à la place qui est la mienne je voulais témoigner en tant que militant associatif de terrain, du talent, de l’abnégation, du courage de notre élite militante, tels ces jeunes de l’association «Chabab Bab Mansour» qui, à Meknès jeudi soir, à la salle de spectacle du CCF ont dévoilé le talent d’une trentaine de jeunes des quartiers, réunis au sein du groupe «Black Jack» dans un numéro de danse moderne éblouissant. Telles encore ces femmes, Naïma Lemcherqui, Meryem Ezzakhraji, Touria Tazi, Aïcha Khmess, Asmae Mouhib… qui ne cessent à nous appeler à nous mobiliser pour une autre cause que celles de la Palestine ou de l’Irak (aussi nobles soient-elles), à savoir celle qui est la nôtre : «Maghrebouna, Watanouna!».