Ce vendredi soir j’étais invité à prendre le ftour avec les jeunes d’un quartier populaire de Témara «El Maghreb el Arabi» à MassiraII. Cette rupture de jeûne était l’occasion pour les jeunes de l’association «Les Amis de la côte» d’inaugurer leur local associatif. En effet, las depuis 2 ans d’espérer un endroit pour leurs activités et leurs réunions ils ont réussi à dénicher une ancienne crêche au rez-de-chaussée d’une maison d’habitation, qu’ils louent donc et qu’ils ont retapée pour en faire un local associatif. Soutien scolaire, activités culturelles, musique, informatique… ils vont enfin pouvoir répondre aux demandes et aux besoins de ces innombrables jeunes qui squattent les trottoirs et les chaussées, faute de lieux à eux. Car c’est bien de cela qu’il s’agit ici : je ne parle, en effet, ni de Maisons de jeunes ni de Centres culturels (dont il y a grand besoin par ailleurs) mais bel et bien de locaux mis à la disposition des associations et gérées par elles-mêmes pour en faire des «lieux de vie», de rencontres, d’activités… bref de vrais locaux associatifs! Car s’il est ô combien positif d’encourager la création d’associations de jeunes et d’associations de quartiers, encore faut-il leur permettre d’assurer leur pérennité et celle-ci passe entre autres par la mise à disposition de locaux. Or, il suffit de faire un tour dans les quartiers pour se rendre compte à quel point les locaux vides, inutilisés, fermés depuis des années, sont nombreux. Que ce soient des annexes du Croissant-Rouge, d’anciens moqataâs, d’ex-perceptions, classes, salles municipales ou commissariats… ces lieux pullulent. A titre d’exemple je voudrais montrer ce que des jeunes sont capables de faire lorsque l’on met à leur dispositions un de ces endroits. Ainsi, d’un ancien commissariat au cœur de Yacoub el Mansour, les jeunes de l’association «De l’autre côté du soleil» à Rabat, ont réussi à faire un centre d’activités pour jeunes qui ne désemplit pas. Cela est vrai également des jeunes de l’association «Initiative Urbaine» à Casablanca au sein de Derb Moulay Chérif qui ont fait d’une ancienne bibliothèque désaffectée un merveilleux centre pleuri-disciplinaire. Que dire également des jeunes de l’association «Action jeunesse» à la cité des cheminots ou des jeunes de l’association «Chabab Ben Abid» à la sortie de Casablanca sur la route d’Azemmour, qui ont fait les premiers d’un wagon de l’ONCF et les seconds de deux containers, de véritables locaux associatifs pour les jeunes. Lançons donc, dans chaque quartier, dans chaque ville, une opération de recensement de tous les locaux vides et mettons les à la disposition des associations de jeunes. Cela ne coûte rien en termes financiers mais rapportent gros en termes d’occupation de la jeunesse, d’apprtentissage de la gestion, d’animation de nos quartiers… Vous verrez aussi comme les entrées d’habitation, les rues, les «rass derb» seront plus «fluides», les jeunes ayant enfin trouvé des lieux où se retrouver entre eux. Tous ceux d’entre vous qui, en lisant cette chronique, souhaiteraient se joindre à cette opération : «un local vide = un local pour la jeunesse» peuvent se joindre à nous en téléphonant au 063 50 38 84.