Chroniques

Post-scriptum : Propos papaux….

© D.R

L’indignation est grande suite aux propos du pape relatifs au préservatif. Que le pape ne fasse pas la promotion des préservatifs cela se conçoit, mais qu’il avance que  «leur utilisation aggrave le problème» et – circonstance aggravante –  que cela se passe à l’occasion d’un voyage en Afrique, apparaît aux mieux comme de la maladresse et au pire comme de l’indécence. Le continent africain qui souffre le plus du virus du sida a-t-il besoin de pareilles déclarations? Les ONG qui, inlassablement, se battent pour présenter le préservatif comme le meilleur rempart contre le VIH (après l’abstinence, bien sûr, mais en l’occurrence le débat d’aujourd’hui n’est pas là !) ont –elles besoin d’un tel coup de poignard dans le dos ? Certains n’hésitent pas ici, à parler de «non –assistance à population en danger».
Personnellement, il est un autre aspect qui me saute aux yeux, à l’occasion de cette polémique : alors que bien souvent, nous autres musulmans, sommes montrés du doigt pour notre présumé «conservatisme», notre frilosité en la matière, force est de constater qu’en l’occurrence, nous avons bel et bien une longueur d’avance concernant la position de nos «religieux».
Des prêches dans les mosquées où les imams ont été sensibilisés à la question du sida, au dogme de l’Islam qui préconise de se prémunir contre le pire, à l’attitude de nombre de mères de famille qui –discrètement- font passer le message à leurs enfants, et aujourd’hui à l’installation de distributeurs de préservatifs au coin de certaines rues…, la société marocaine a su prendre la mesure du danger et tenter d’ériger des garde-fous.
Bien sûr, quelques obscurantistes continuent de voir dans le préservatif une incitation à la débauche, mais, il y a bien longtemps que leurs voix ne portent plus…
Nombre de voix –dans différents pays- se sont élevées après ces propos déplacés du pape, voyant en sa personne même un véritable problème.
Il est clair que ses paroles n’auront que peu ou pas du tout d’impact chez nous – et c’est heureux –  mais il n’empêche que dans nombre de pays africains, elles feront des dégâts: en ce qui nous concerne donc, l’heure n’est certes pas au relâchement de la vigilance ; notre devoir est de préserver la vie et en la matière principalement celle de nos jeunes. Continuons notre devoir de sensibilisation, d’information, d’éducation, relayons les campagnes de nos ONG telles «l’ALCS», «Ruban Rouge»,  «Les jeunes contre le sida » et soyons conscients –et fiers- d’être, avec quelques autres pays, à la hauteur du combat et de l’enjeu. Laissons Benoît XVI en proie à ses «démons» car l’ennemi à combattre n’est bien évidemment pas le préservatif mais bel et bien le sida.

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