L’un des problèmes majeurs de notre société a été pointé du doigt par SM le Roi dans son discours du Trône. Chaque intervention du Souverain à l’occasion du 30 juillet nous interpelle sans ménagement sur notre réalité et nos difficultés.
Cette fois-ci, les différents acteurs et en particulier les nantis, les susceptibles de créer de l’emploi, les « faiseurs » de richesses ont été mis devant une responsabilité, qui nous concerne tous à divers degrés, la création –ou peut-être la réhabilitation- d’une classe moyenne.
Cette partie de la population qui devrait constituer le corps même de notre société, celle qui –en règle générale- consomme le plus les produits courants et «met de l’huile dans les rouages» entre les riches et les plus pauvres…
Celle qui malheureusement, chez nous aujourd’hui, n’a plus de visibilité –voire de réalité- parce que s’étant tellement paupérisée qu’elle a fini par, bien souvent, s’apparenter aux démunis. Bien sûr les habitudes de vie, l’instruction, la dignité les apparences… demeurent tant bien que mal, mais une fois la porte de leur logis refermée, les familles de la classe moyenne souffrent.
Elles souffrent pour envoyer leurs gosses à l’école, pour préserver la voiture et maintenir un niveau de vie décent…
Entre l’opulence parfois éhontée des nantis et la pauvreté de nos compatriotes les plus défavorisés, plus aucune classe moyenne ne vient jouer un rôle de tampon, un rôle d’exemple, susceptible d’aider à tirer vers le haut la classe démunie.
Or, comme dans toute société d’ailleurs, cette partie «middle» de notre population est indispensable, et si le Souverain nous interpelle aujourd’hui sur ce sujet, c’est parce qu’il y a urgence.
Urgence à sauver, à reconstituer cette classe moyenne.
Les solutions miracles n’existant pas, les moyens pour y parvenir sont la création d’emplois et une meilleure redistribution des richesses : ainsi à titre d’exemple, les petits fonctionnaires qui devraient être la colonne vertébrale de cette classe, ont vu leur pouvoir d’achat diminuer sans que leur taux d’imposition ne baisse ni leur salaire n’augmente, alors que comme l’avait souligné feu SM Hassan II bien des gros nantis passent entre les mailles de l’impôt. La tâche est sûrement ardue et de longue haleine mais il n’empêche qu’elle doit être entreprise sans tarder.
La création d’emplois, l’émergence de petites entreprises, les programmes AGR de l’INDH vont tous dans ce sens. Mais cela ne se fera pas sans esprit d’initiative ni confiance en soi…
C’est notre responsabilité commune !