Chroniques

Post-scriptum : sportivement nôtre…

Notre sport va mal ! Ce constat largement partagé est malheureusement lourd de significations, car il reflète avant tout les avatars de notre jeunesse. Elite dirigeante en déphasage avec les jeunes générations, infrastructures insuffisantes, absence d’écoles de sport-études, manque de détection de nouveaux talents (qui pourtant pullulent dans nos quartiers), etc. Nos atouts ne manquent pourtant pas, une population jeune (60% a moins de 25 ans), «dons» certains dans tous les domaines sportifs, aussi bien des jeunes urbains que des jeunes ruraux, passion réelle d’un public qui ne demande qu’à être motivé, champions issus du peuple -populaires et disponibles- prêts à jouer un rôle de locomotive…Pourtant, c’est la frustration, la déception, voire la démotivation qui aujourd’hui sont les sentiments les plus fréquents qui émanent de notre jeunesse lorsque nous la questionnons sur le sport.
Or, il est de notoriété publique que le sport est un facteur d’épanouissement personnel extraordinaire, un vecteur d’insertion sociale indispensable… une école de la vie. C’est aussi une formidable vitrine internationale pour un pays, et quand nous avons la chance comme la nôtre – de posséder une diaspora qui recèle tant de talents que les frères Hadji, Benazzi ou Arazi… aujourd’hui rejoints par de nouvelles générations, il est d’autant plus dommage d’assister à un pareil gaspillage. Il ne s’agit pourtant pas aujourd’hui -comme l’on pourrait s’y complaire trop facilement- de faire le procès d’intention de qui que ce soit, mais bel et bien de tirer les conséquences de notre (longue) expérience sportive pour édicter une politique du sport ambitieuse, populaire, raisonnable en terme de coût mais rentable en termes de performances. Bref, une politique du sport, avant tout, au service de la jeunesse. Certes, de plus en plus de quartiers se retrouvent dotés de terrains de sport de proximité mais en nombre encore insuffisant, peu ou pas entretenus et mal gérés. Le comble étant d’ailleurs de voir se construire de nouveaux quartiers, totalement dépourvus d’infrastructures de base. Pourquoi en effet n’imposerions nous pas dans les cahiers des charges la construction non seulement de terrains de sport mais aussi de gymnases, de piscines : même s’il est vrai que le football domine dans le cœur des jeunes, cela n’empêche pas (bien au contraire) de proposer d’autres choix. Dans toute politique de la ville qui se respecte, le sport occupe une place prépondérante; dans notre politique actuelle de relogement, notre volonté de détruire les bidonvilles, notre politique de construction de nouvelles villes, de nouveaux quartiers… il est vital de ne pas tomber dans le piège de la ghéttoïsation. Même s’il n’est pas le seul remède, le sport est -entre autres bianfaits pour notre jeunesse- une pièce du puzzle indispensable.

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