Sincèrement, lorsque l’on est sur le terrain, dans la lutte contre l’exclusion, contre la pauvreté, l’action au quotidien… ce rapport n’apprend pas grand-chose qui ne soit déjà connue. Toujours est-il qu’il y a un point sur lequel il me semble nécessaire de s’arrêter : la grande lucidité de SM le Roi lorsqu’il choisit de lancer ce vaste programme de lutte contre la marginalisation sociale et de le confier au ministère de l’Intérieur. Car il faut rendre à César ce qui est à César, l’ossature, l’armature de l’INDH repose certes sur le tissu associatif mais sa colonne vertébrale est bel et bien composée de tous ces cadres du ministère. Tant au national que dans les différentes préfectures… Pourquoi une telle remarque ? Tout simplement parce que l’on mesure –lorsque l’on agit sur le terrain- à quel point il aurait été préjudiciable de mettre l’INDH entre les mains d’une administration partisane, tributaire de changements ou d’intérêts politiques ou «d’humeurs ministérielles» variables… Malgré cela, on constate cependant que l’une des déviances –par exemple- a été la création «d’associations prétextes», toutes entières au service d’élus ou dont le seul objectif est la recherche de subventions. La vraie façon de mesurer l’impact de l’INDH est encore de descendre sur le terrain dans les quartiers populaires ou les communes urbaines et constater de visu en comparant là où l’INDH est agissante et là où elle est inopérante ; là où le mouvement associatif local a émergé, progressé, s’est épanoui et là où la population est livrée à elle-même. Il faut discuter avec cette population pour mesurer ce qu’elle sait de l’INDH (ou pas) et enfin se rendre compte des retombées, du suivi des actions de l’INDH en dehors de «coups ponctuels», sur le long terme. Pourquoi donc aujourd’hui parler de «second souffle», tout simplement parce que l’INDH arrive à maturité, parce que le recul permet de corriger les erreurs –l’INDH étant avant tout une politique évolutive et participative- et parce que les acteurs associatifs, la population ayant acquis connaissance et formation en la matière peuvent et doivent être associés de façon différente à toutes les étapes de l’INDH. D’ailleurs sur la durée, l’action agit comme un tamis, les « mauvaises graines » sont évacuées et restent les convaincus(es) ayant la volonté d’agir chevillée au corps. Ceux-là et celles-là sont aujourd’hui à même d’être acteurs, certes, mais aussi «décideurs» pour réformer par exemple les AGR (activités génératrices de revenus) mais aussi la nécessaire ouverture de l’INDH sur d’autres aspects de la vie de la population défavorisée. C’est avec eux que l’indispensable second souffle se fera, en surfant sur le bilan –positif- de la première période.