Chroniques

Pouce en l’air, Majmou3in bekheir

Les auto-stoppeurs -et notamment les jeunes- sont animés de bonnes intentions et la contrepartie pour celui qui leur fait confiance et leur permet de faire la route avec lui, est de passer un super moment en leur compagnie.

 

(Pouce en l’air, voyageons ensemble pour le meilleur)
Les vacances sont là, certains de nos compatriotes voyagent en famille, ou entre amis, à l’intérieur du pays ou bien hors les frontières, d’autres vont sur les plages ou les piscines, d’autres encore n’ont hélas pas la possibilité de s’offrir des loisirs…
Par ailleurs malheureusement nous n’avons pas encore la culture qui nous permettrait de mettre en place des espaces de loisirs pour les enfants et les adolescents des quartiers populaires, au cœur de ces quartiers précisément. Les cours d’écoles, les terrains non occupés, les places pourraient être aménagés à cet effet et mis à la disposition des associations de jeunes qui les animeraient, ce qui hélas prive de loisirs ces enfants de familles modestes.
Pour autant il est une catégorie de notre population qui -même si elle n’a pas de moyens financiers- s’invente des vacances et part à la découverte du pays, ce sont les jeunes. En groupes ou seuls ils se lancent sur les routes pour aller voir d’autres horizons loin de leur quartier ou de leur commune, rencontrer d’autres jeunes, découvrir le Maroc, ressentir ce sentiment de liberté à nul autre pareil qu’offre l’envol «hors les murs»…
Ils sont seulement munis d’un sac à dos et d’une modeste somme d’argent, de quoi cuisiner «l’gamila» quotidienne et se payer des recharges téléphoniques pour donner des nouvelles à la famille. Ils dorment dans des auberges de jeunesse ou de petits hôtels, parfois à la belle étoile…
Notre pays connaît bien entendu le système de l’auto-stop -et nombreux sont les jeunes qui y ont recours tout au long de l’année pour rejoindre leurs établissements scolaires, même si l’on ne peut pas dire que cette pratique soit aussi répandue que dans d’autres contrées. Des rumeurs, des craintes diffuses en entravent la pratique alors que les statistiques le montrent, il y a très peu de danger chez nous en la matière, hamdoulillah. Il faut tordre le cou à ces bruits qui circulent et qui dans les faits se révèlent faux.
Les auto-stoppeurs -et notamment les jeunes- sont animés de bonnes intentions et la contrepartie pour celui qui leur fait confiance et leur permet de faire la route avec lui, est de passer un super moment en leur compagnie, d’entamer des discussions intéressantes, enrichissantes et agréables : de voyager autrement.
L’auto-stop est le plus souvent le seul moyen de transport de ces jeunes et il est clair que ce style de voyage ne peut se pratiquer que durant la jeunesse, il est nécessaire de dédramatiser l’auto-stop, de contrecarrer sa mauvaise réputation.
C’est ce que veulent faire les jeunes qui ont lancé ces jours-ci une campagne sur les réseaux sociaux qu’ils ont appelée «Pouce en l’air, Majmou3in bekheir» ( que l’on peut résumer en français par «Pouce en l’air, voyageons ensemble pour le meilleur»).
Nous pouvons les aider dans leur périple, nous qui nous déplaçons en voitures, qui circulons pour nos vacances à travers le pays, d’une ville à l’autre, nous les voyons sur le bord de la route, le pouce levé…
Donnons-leur chaque fois que nous le pouvons le coup de pouce qu’ils espèrent, et lorsque cela nous est possible alors prenons-les à notre bord, nous contribuerons à leurs vacances et nous, nous bénéficierons de leur compagnie, occasion de nouer des conversations passionnantes. Répondons positivement à cette campagne: «Pouce en l’air, Majmou3in bekheir», montrons à notre jeunesse que nous avons de l’intérêt, de l’affection pour elle, croyez-moi elle nous le rendra et c’est notre société tout entière qui en bénéficiera.

par Ahmed ghayet

Acteur associatif et culturel

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