Il est tellement dommage de laisser ces talents en déshérence, de ne pas leur donner leur chance, de ne pas leur permettre d’atteindre l’excellence où non seulement ils s’épanouiraient mais feraient rayonner nos arts, notre sport, notre littérature, etc.
«A nos jeunes, nous devons donner espoir et confiance en leur avenir» SM le Roi Mohammed VI.
Notre Roi a touché le point clé de la situation de nos jeunes, un grand nombre d’entre eux peine à voir dans son quotidien et dans son futur des raisons «d’y croire», il faut dire que la conjoncture mondiale ne s’y prête guère mais il faut aussi avouer que sur le plan national -au quotidien- les embûches sont plus nombreuses que les opportunités.
Dans cette chronique je fais le choix de ne pas traiter de l’éducation, de la formation ou de l’emploi, je voudrais vraiment me focaliser sur les talents dont nos jeunes sont les porteurs et les moyens qu’il nous faut mettre en œuvre pour éclore, pour émerger et pour s’épanouir.
Faites un tour sur Facebook, Instagram ou TikTok et vous verrez le nombre de jeunes vidéastes ou cinéastes, de jeunes photographes et autres infographistes qui créent et publient des œuvres de toute beauté, souvent d’un esprit novateur remarquable et d’une recherche créative inouïe…
Faites un tour dans nos terrains vagues, nos espaces délaissés, nos plages ou tout simplement nos rues et vous découvrirez des acrobates, des streetworkers, des skateurs, des danseurs d’une agilité, d’une dextérité, d’une «trempe» incroyables…
Allez découvrir nos artistes (ils méritent très sincèrement ce nom): musiciens ou chanteurs des rues, vous entendrez des voix extraordinaires, des virtuoses de la guitare et autres instruments, vous assisterez à de véritables concerts…
Je pourrais continuer la liste longtemps: graffeurs, peintres, dessinateurs, poètes, écrivains…Notre pays recèle une pépinière incroyable de jeunes doués dans le domaine culturel, artistique, sportif, littéraire…
Hélas contrairement à d’autres pays nous ne possédons pas «d’outils» à même de découvrir ces jeunes, de leur mettre le pied à l’étrier puis de les propulser, à une exception près l’Académie Mohammed VI de football.
Constatant que le football marocain manquait de souffle et de rayonnement, SM le Roi annonça donc en 2019 la création d’un centre de formation qui sert de modèle national en s’alignant sur les modes de gouvernance en vigueur dans les clubs de football internationaux, tant sur le plan juridique, de la formation, de l’encadrement, que du financement et des infrastructures.
Nos jeunes aujourd’hui ont investi d’autres créneaux où ils excellent, ils sont en ébullition de talents mais la plupart des espaces de sport et de loisirs dont ils pourraient bénéficier sont soit fermés, soit devenus illégalement payants : c’est le cas de beaucoup de terrains de sport de proximité, les maisons de jeunes sont toujours ringardes ou inopérantes… Enfin les sports de rues devenus extrêmement populaires auprès de la jeunesse des quartiers (skate, streetworkout, parkour, acrobaties…) qui ne coûtent rien à ces jeunes qui n’ont pas les moyens de se payer l’entraînement dans des salles de sport etn’ont pour seuls espaces que la rue, les trottoirs ou les terrains vagues.
Bien souvent, hélas, ces jeunes talents s’étiolent, se blessent ou finissent par abandonner faute de débouchés.
Ils ont besoin d’être repérés, entourés, conseillés, coachés… ils ont besoin de matériel qui va de palettes de peintures pour les uns, à des instruments de musique pour les autres, des caméras pour d’autres encore et du matériel sportif pour les adeptes des sports émergents.
Il est tellement dommage de laisser ces talents en déshérence, de ne pas leur donner leur chance, de ne pas leur permettre d’atteindre l’excellence où non seulement ils s’épanouiraient mais feraient rayonner nos arts, notre sport, notre littérature, etc.
D’où mon rêve -que certains qualifieront sûrement d’utopie- de création d’une structure, qui pourrait prendre la forme d’une Association, d’une Fondation, dont l’objectif serait donc la découverte, l’émergence et l’accompagnement des jeunes talents.
Je suis intimement persuadé que cela est réalisable : que 2 ou 3 mécènes croyant en cette idée, confiants dans le potentiel de notre jeunesse et prêts à s’engager, adoptent l’idée et la fassent leur et nous lançons le projet.
Imaginons tout ce que nous pourrons faire -non seulement pour les jeunes talents eux-mêmes- mais aussi pour le rayonnement de notre pays, pour la lutte contre la marginalisation, pour l’organisation de spectacles, de compétitions, d’expositions… à travers le Royaume.
Et puis je me prends à rêver que ces jeunes «héros», ces jeunes devenus des modèles, des images valorisantes puissent ainsi devenir des «locomotives» pour toute une jeunesse actuellement en manque de repères, de perspectives et de rails sur lesquels avancer.
Chiche ?!














