Les boss ne voient rien, ou ne veulent pas voir. Car ce collaborateur leur mâche le travail. Il prend des initiatives, il gère les «petits soucis», il sait tout, il connaît tout le monde. Mais à force de tout centraliser, il crée un déséquilibre monstrueux.
Il y a des profils en entreprise qui mériteraient une catégorie à part dans les livres de management.
On les appelle parfois «le pilier de l’équipe», «celui qui tient la baraque», ou plus sobrement, «l’employé indispensable». Sauf que parfois… le pilier est en mousse, et la baraque s’effondre.
Oui, je vous parle de ce collègue, on en a tous croisé un, ou on co-travaille même avec un aujourd’hui, qui rayonne dans l’angle mort du patron. Il est toujours là, toujours débordé, toujours «indispensable». Il fait tout, dit-il. Et surtout… il fait croire qu’il fait tout. Il se rend visible, au bon moment, auprès de la bonne personne: le boss.
Le boss, lui, est ravi. Il a trouvé son champion. Celui qui «ramène du business», qui «gère les urgences», qui «fait tourner la boutique».
Mais la vérité ?! Ce champion est souvent le roi du court terme, du «one-shot» commercial, de la fausse urgence, et de la gestion désastreuse du collectif.
Il a une stratégie ! Celle du faux zélé !!!
Ce fameux boulet modèle a une technique bien rodée : il délègue tout, mais garde tout le mérite. Il capte les idées des autres, récupère leurs efforts, les met à sa sauce, et sert le tout sur un plateau au patron. Résultat: les collègues s’épuisent, les stagiaires fuient, les nouveaux ne restent pas, mais lui… trône au sommet de la pyramide des apparences.
C’est un peu comme si le capitaine du bateau prenait la pose à la proue, pendant que tout l’équipage rame en silence dans la cale. Et quand le bateau prend l’eau ?! Il trouve toujours un matelot à blâmer.
Les dégâts collatéraux ?! Y’en a plein !! Bienvenue chez les pompiers !!
Ce genre de profil fait des ravages invisibles, mais bien réels. Il installe une culture de la peur, de la suspicion, de la compétition malsaine. Il mine la cohésion d’équipe, casse la dynamique collective, et transforme les projets en champ de mines. Car tout le monde sait qu’il joue perso. Et quand les autres comprennent que leurs efforts sont systématiquement détournés, volés ou minimisés ?! Ils se taisent… ou ils partent.
Et ils partent !!! Les meilleurs d’abord !! Les vrais moteurs !! Ceux qui bossent en silence, qui portent l’entreprise, mais qui n’ont pas envie d’être les petites mains de l’usurpateur. Car, oui ce boulet est un usurpateur !
La façade brille, les fondations craquent !!
Ce qui est terrible, c’est que même à l’extérieur, ça finit par se voir. Des clients déçus par un suivi inégal, des partenaires qui n’ont plus envie de collaborer, une réputation qui s’érode doucement. Car ce collaborateur modèle ne fidélise pas ! il séduit, souvent à coup de promesses creuses ou de performances gonflées à l’ego.
Et le mieux communiquer… avec les autres… notamment les autres collaborateurs… Pas important pour lui ! Il les stresse, leur fait porter multiples chapeaux et des fois même va jusqu’à s’approprier leurs idées, labeurs et j’en passe… Il est un anti mieux communiquer, mieux travailler et donc mieux vivre… Pour lui c’est juste inutile, pire il n’y comprend rien !!! Il est trop occupé à faire semblant et s’amasser toutes les appréciations !!!
Les boss ne voient rien, ou ne veulent pas voir. Car ce collaborateur leur mâche le travail. Il prend des initiatives, il gère les «petits soucis», il sait tout, il connaît tout le monde. Mais à force de tout centraliser, il crée un déséquilibre monstrueux.
Et le boss dans tout ça ?! Eh bien, c’est là que le bât blesse ! Ce n’est pas que la faute du boulet, c’est surtout la faute du chef. Et oui ! Je vous l’écris et vous le dit ! Parole, de coache, de chroniqueuse, d’entrepreneure et surtout d’ex-salariée… Un bon leader ne se contente pas d’observer le bruit ambiant: il écoute les silences, observe les dynamiques, regarde qui s’éteint et qui brille vraiment.
Le manager qui délègue sans encadrer, qui félicite sans vérifier, qui valorise le rendu sans comprendre le processus, devient complice d’un sabotage doux, mais profond.
«C’est grâce à lui !» – Vraiment ?!!!
Ce qui revient souvent, c’est cette phrase terrible :
«Lui, au moins, il est là. Heureusement qu’il est là !»
«C’est lui ou elle qui ramène les clients…. Il les connaît bien… !»
Oui… mais à quel prix ?!!
Derrière l’énergie apparente, l’urgence permanente, la productivité en façade… Il y a un champ de ruines humaines. Des collaborateurs blessés, isolés, sous-estimés. Et parfois, tout un service qui ne fonctionne plus. Mais tout ça est invisible si le boss ne descend jamais de sa tour d’ivoire.
C’est ce qu’on appelle : «Pédaler dans la semoule…»
Bonne nouvelle, il n’est jamais trop tard pour redresser la barre. Cela demande du courage, de la lucidité, et de la présence terrain. Car voir au-delà du masque de l’indispensable, c’est difficile. Il faut instaurer et valoriser les feedbacks, faire confiance à l’intelligence collective, observer les comportements, chiffres dans leur globalité… et surtout favoriser et mesurer le bien-être général et écouter vraiment les autres.
Je dirais donc qu’un manager qui n’écoute que celui qui parle le plus fort devient sourd à la réalité.
Le collaborateur modèle… n’est pas toujours celui qu’on croit. Le vrai pilier, c’est celui qui partage, fédère, soutient, pas celui qui se met en avant au détriment de l’équipe…