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Quel degré de préparation des Etats aux tremblements de terre ?

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Initiatives
Parmi les catastrophes naturelles les plus fréquentes sur terre, les tremblements de terre qui représentent un sérieux danger surtout qu’ils sont, dans la plupart du temps, imprévisibles.

Par Yassir Lahrach (*)

Docteur en droit/Expert en
Intelligence économique
Analyste en stratégie internationale/Auteur du concept d’intelligence diplomatique

 

Selon l’Organisation mondiale de la santé, «une situation d’urgence est un événement soudain et généralement imprévu qui nécessite de prendre des mesures immédiates pour minimiser ses conséquences néfastes. Les situations d’urgence comprennent les catastrophes naturelles, telles que les tremblements de terre et les événements météorologiques graves, mais aussi les « situations d’urgence complexes » résultant d’un conflit armé et de ses conséquences, telles que les troubles civils et les crises de réfugiés.»
Avalanches, glissements de terrain, canicules, cyclones tropicaux, pandémies, eruptions volcaniques, feux de forêts, inondations, séismes, tsunamis et famines sont les principales catégories de catastrophes naturelles que l’on répertorie et que l’on ne saurait non plus raisonnablement prévoir. Parmi les catastrophes naturelles les plus fréquentes sur terre, les tremblements de terre qui représentent un sérieux danger surtout qu’ils sont, dans la plupart du temps, imprévisibles et que leurs conséquences sont considérables, malgré leur courte durée (quelques secondes) pour tuer des milliers de personnes et induire des dégâts matériels très importants.

Inventaire des tremblements de terre au XXIème siècle
L’Histoire nous indique qu’aucun continent n’en est épargné. Toutefois, l’Asie et l’Amérique sont les zones géographiques les plus touchées. Statistiquement, l’on dénombre cinq pays (Chine, Etats-Unis d’Amérique, Inde, Bangladesh et Indonésie) qui ont connu le plus grand nombre de catastrophes naturelles. Il s’avère aussi que ces Etats sont les plus peuplés de la planète.
Le XXIème siècle n’en échappe pas puisque les séismes qui se sont produits ont laissé derrière plus de 760.000 victimes. Malgré les dispositifs et moyens colossaux mis en place par certains pays, nous sommes bien conscients que le risque zéro n’existe pas. On sait également que plusieurs Etats ont entrepris d’excellentes initiatives pour former, en continu, un nombre conséquent de fonctionnaires en vue de mieux protéger leurs villes en cas de tremblements de terre.

Un bilan provisoire de plus de 2.000 morts …
Les Etats ont encore du chemin à faire en matière de gestion des tremblements de terre. Pour pallier les menaces y relatives, il faut – avant tout – pour un pays être capable de les évaluer et une fois appréciées, de mettre en place de robustes systèmes de protection antisismique et des plans de prévention agiles permettant de résister aux séismes et de protéger les populations. Pour cela, la communication, la formation et la sensibilisation des citoyens figurent parmi les actions prioritaires et incontournables pour un pays s’il souhaite que son dispositif de gestion de crise soit efficace. En 2004, un séisme de magnitude 6,4 degrés sur l’échelle de Richter avait secoué la province d’Al Hoceima, faisant 628 morts. Après plus de 19 ans, le Maroc est à nouveau (8 septembre 2023 à 23h00) dramatisé par un puissant tremblement de terre (plus de 2.000 morts), de magnitude 7 degrés, dans les provinces d’Al Haouz, de Chichaoua, d’Ouarzazate, de Taroudant, ainsi que dans la préfecture de Marrakech. Subséquemment, un deuil national de trois jours a été décrété, à l’issue d’une réunion d’urgence présidée par SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L’assiste.

On compte autant de blessés dans un état grave que de morts. Outre ces zones géographiques précitées, la secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Essaouira et Agadir, semant la panique chez l’ensemble de la population du Royaume. Heureusement que l’épicentre de ce tremblement de terre n’a pas été situé en plein centre d’une grande ville, sinon les dégâts humains et matériels auraient été bien plus graves. En effet, la magnitude du séisme d’Agadir de 1960 n’était que de 5,7 et pourtant, cette catastrophe naturelle avait laissé derrière elle près de 15 000 morts. Pensées et Prières vont aux victimes, à leurs familles et à leurs proches. Saluons vivement les efforts déployés par les forces de secours, les employés, les militaires et les civils qui sont hautement mobilisés pour accélérer les opérations de secours et d’évacuation des blessés.

Soyons rassurés car les grandes valeurs de notre si cher pays et le grand cœur de sa population réussiront à panser ces blessures et à se relever. Aux autorités gouvernementales de planifier l’avenir. Pour cela, il leur est donc vivement conseillé de concevoir, dans le cadre d’un nouvel instrument financier pour la protection de la population, une politique de cohésion qui tiendrait davantage compte des dégâts provoqués par ce tremblement de terre (indemnisation par l’Etat des victimes et de leurs proches, prise en charge par l’Etat des familles sans abris, amélioration du régime de couverture assurantielle des conséquences d’évènements catastrophiques, …).

Les Japonais sensibilisés à partir de l’école maternelle
Au Japon a été mis en place un programme d’exercices de prévention destiné aux jeunes nippons dès l’école maternelle. Ceux-ci sont initiés aux comportements à adopter en cas de survenance de catastrophes naturelles, particulièrement les tremblements de terre.

A partir de 7 ans, le jeune japonais sait qu’il faut couper le gaz, l’électricité, sortir du bâtiment en empruntant les escaliers et éviter les ascenseurs. Il est aussi conscient qu’il devrait éviter de téléphoner en vue de laisser les réseaux disponibles pour les secours. Il reste aussi à l’écoute des autorités pour suivre à la lettre les consignes de sécurité à appliquer. En résumé, il sait quoi faire avant, pendant et après un tremblement de terre. Ce qui n’est pas souvent le cas pour bon nombre de pays et de populations qui ignorent qu’en pareille situation, il faut s’éloigner des bâtiments, des fils électriques, des arbres et se retrouver dans un endroit complétement dégagé.

Imaginez que vous vous trouvez à bord de votre véhicule pendant le séisme, quelles précautions devriez-vous prendre ? Une question qui paraît délicate alors que la réponse est toute simple si l’on vous dit qu’il faut se ranger sur le côté de la route, dans un endroit dégagé, d’éviter les ponts et les passages inférieurs, ainsi que tout ce qui pourrait s’effondrer. Pour revenir à Tokyo, son gouvernement a publié une série de directives, dont l’une a trait à la préparation d’une trousse de secours avant une catastrophe. Et ce qui est remarquable, ce sont les sessions de formation et les exercices de simulation qui débutent à partir de l’école maternelle.

S’y ajoutent les habitations qui sont construites pour répondre à des normes antisismiques rigoureuses, étant précisé que près de 90% des bâtiments à Tokyo sont capables de résister aux tremblements de terre. Même si nous faisons énormément confiance à notre cher pays, ce qui est maintenant important, c’est de revoir, en profondeur, le dispositif national de gestion des risques et d’instaurer une véritable culture de prévention des catastrophes naturelles sur les plans national et local, à la lumière d’expériences réussies de certains Etats en pareille matière.

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