Chroniques

Rejet de l’Autre… Baraka !

© D.R

Le racisme n’est pas une opinion, il est un délit d’opinion… Les vents mauvais de la xénophobie se sont (re)mis à souffler un peu partout à travers le monde… Mots de haine, rejet de tout ce qui est différent, actes racistes…lorsque cela se passe dans le pays dont nous sommes si proches et où vit une communauté de nos concitoyens forte de 1 million d’individus, la France, nous nous sentons forcément encore plus concernés ! Une ministre, Christiane Taubira, assimilée à une guenon, un journal d’extrême droite qui accole le mot singe à son nom et c’est tout un chacun qui a soudainement envie de crier «Nous sommes tous Christiane Taubira» ! Comme le dit la ministre elle-même, on cherche à l’expulser de la famille humaine.

Partout dans l’Hexagone des initiatives se multiplient, jeunes, élus, médias qui sentent qu’une ligne rouge a été franchie… Il y a 30 ans exactement de jeunes Beurs lançaient une grande marche à travers la France, de Marseille à Paris, pour dire «Non au racisme», au moment où l’on célèbre l’anniversaire de cette marche, au moment où Jamel se mobilise dans les médias pour promouvoir le film sur cette épopée qui sortira sur les écrans le 27 novembre… il est consternant de voir à quel point le combat, ce combat contre le(s) racisme(s) est toujours autant d’actualité.

Dire que notre société à nous est imperméable au racisme serait exagéré, pourtant malgré les vents mauvais porteurs de rejet qui parfois atteignent nos rivages, le Maroc reste largement immunisé. Faut-il pour autant «baisser la garde» et nous voir «si beaux en ce miroir» certes non ! Cependant notre pays a choisi une autre façon de lutter contre la tentation du rejet : celle de positiver notre diversité et de mettre en valeur le Maroc Pluriel, celle de transmettre les valeurs de l’ouverture à l’Autre aux nouvelles générations.

Plusieurs exemples étayent cette «positive attitude» : que ce soit le Souverain qui impulse une politique migratoire novatrice, basée sur l’inclusion, que ce soient les multiples festivals à travers le Royaume : Mawazine, Musiques Sacrées, Gnawas… ou tout dernièrement le Festival des Andalousies d’Essaouira ou encore certaines initiatives de la société civile. D’ores et déjà un rendez-vous est pris pour illustrer le «Maroc métisse», celui du Café Politis exceptionnel du mercredi 27 novembre intitulé : «Maroc métisse, faisons vivre notre diversité».

Il ne s’agira pas d’autocongratulation mais bel et bien d’un exercice de pédagogie, de sensibilisation et aussi de célébration concrète ! Tant il est vrai que le meilleur moyen de lutter contre les penchants xénophobes est de les «prévenir», de les prendre de court. Pour cela il est indispensable de «faire vivre» cette diversité !

La faire vivre dans les esprits, dans les manuels scolaires, dans les médias, chez les jeunes générations, au quotidien sur le terrain. Une société qui renierait ses affluents divers, qui se replierait frileusement, qui se fermerait à l’Autre serait vouée aux démons de la pensée unique, de la xénophobie, de la perte de sens et de valeurs. Le Maroc a inscrit cette diversité dans le préambule de sa Constitution, à nous de lui donner corps.

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