Chroniques

Religion, que ne fait-on pas en ton nom !

© D.R

Je veux parler de tous ces crimes et de tous ces actes sauvages  et iniques auxquels nous avons assisté, désarmés. Je vais commencer par ce qui s’est passé chez nos voisins et frères en Tunisie, mais aussi en France et au Koweït.

Le même jour, et à quelques petites heures entre eux, 3 attentats horribles ont été perpétrés par des fous de Dieu ou peut-être des fous tout court faisant des dizaines de victimes innocentes. On a beau me dire et répéter que tous ces criminels n’ont rien à voir avec l’Islam, le vrai, mais, très sincèrement, je ne sais plus, et je ne dois sûrement pas être le seul, ce que le vrai Islam et le faux. Personnellement, je suis né et j’ai toujours vécu dans un milieu tout ce qu’il y a de plus musulman.

Mon père, paix à son âme, était un homme très pieux, qui, m’a-t-on raconté, a commencé à faire sa prière à l’âge de 10 ans et n’a plus jamais arrêté jusqu’à sa mort à 90 ans. Il a fait plusieurs fois le pèlerinage à La Mecque et il organisait plusieurs veillées religieuses par an à la maison en invitant à chaque fois famille, voisins et amis. Il était très proche des pauvres et nous apprenait à donner aux autres et à partager avec eux repas, habits et abris.

C’est le cas aussi, et jusqu’à aujourd’hui, de ma mère, une femme très pratiquante mais aussi très solidaire avec les démunis. Tous les gens de son quartier savent que sa maison est toujours ouverte et, malgré son âge avancé et même quand elle est en voyage, elle fait tout pour être à la maison le vendredi car elle ne voudrait pas que les habitué(e)s qui viennent chercher leur plat de couscous hebdomadaire trouvent sa porte fermée. Je vous avoue que je si je n’ai pas hérité grand-chose de la piété de mes parents, j’essaye néanmoins de garder  un peu de l’Islam qu’ils m’ont inculqué, à savoir l’esprit de tolérance, l’amour de l’autre et le partage et la solidarité avec lui. Alors, quand je vois tout ce qu’on fait ces derniers temps au nom de l’Islam, je suis révolté et je suis écoeuré. Et ce n’est pas parce qu’on me dit et on me répète que ce n’est pas ça «le vrai Islam», qu’on a réglé le problème.

D’ailleurs on ne règle rien du tout. Tenez ! Je ne sais pas si vous avez suivi l’émission à la télé avec Chabat, mais moi je l’ai vu et entendu dire que «nous sommes dans un pays musulman» et que ce qui est arrivé à Inezgane et à Fès, la ville dont il est le maire, sont, à ses yeux, «des actes marginaux et sans importance» et qu’ils auraient été introduits au Maroc par des «organisations internationales» relayées par des «complices locaux» !

Et dire que ce bonhomme dirige le parti de feu Allal El Fassi, un grand érudit et un éclaireur éclairé. Bon Dieu, quel déclin ! Si je dis tout cela, c’est parce que ce parti a déjà dirigé notre pays plusieurs fois et risque de revenir si les électeurs lui donnent leurs voix. Et à propos d’électeurs, le silence approbateur des uns et le soutien explicite des autres à tous ces actes d’un autre âge me poussent à penser qu’il ne faut pas trop compter sur eux pour changer les choses. Je discutais récemment avec un copain, grand avocat s’il en est, qui me conjurait de «ne pas aller trop vite et de brûler les étapes» car, selon lui, «chaque société marche à son rythme». Et savez-vous ce que je lui ai rétorqué ?

Que pour moi, notre société est en train de faire une marche en arrière car, il y a à peine quelques années, les jeunes filles sortaient en mini-jupe, et les moins jeunes en robe décolletée et épaules nues, il y avait très peu de femmes qui portaient un foulard dehors et presque aucune dans les bureaux et dans les administrations, et ce, sans qu’aucun mec, musulman pratiquant ou pas, n’ose les importuner. Que sur les plages et les piscines, on pouvait porter, ramadan ou pas, le maillot le plus sexy qu’on veut, que l’alcool était servi, aux musulmans ou aux païens, sur les terrasses des bars et des brasseries, sans que personne ne trouve à en dire…Ou zide ou zide… Alors, dites-moi, de quelle société et de quel rythme on parle ?

Et vous croyez vraiment que ces musulmans arrogants et violents sont plus musulmans que nos parents et nos grands-parents ? Moi je dis non et je n’ai pas peur d’aller en enfer ! Quant à tous ces sauvages et ces criminels, je suis sûr qu’ils ne vont pas emporter leurs délits et leurs crimes au paradis.  
En attendant, je souhaite un très bon week-end à tous ceux et à toutes celles qui con- damnent sans réserve tous ces fous de Dieu. Quant aux autres…

Un dernier mot sous forme de devinette pour rigoler un peu : Si on croit vraiment que seul l’Etat a le droit d’appliquer la loi et d’avoir le dernier mot, pourquoi se limiter à le dire dans un communiqué de quelques mots ?

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