Chroniques

Sa Majesté le Roi et les MRE : Le défi !

© D.R

Le discours royal du 20 août a ouvert un[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Les différentes structures dédiées à la diaspora ont besoin d’être totalement refondées, repensées, réorientées, voire réunies en un organisme pluriel, compétent, efficace et convaincu de sa haute mission.[/box] chantier considérable : quel rapport le Maroc souhaite-t-il vraiment instaurer entre lui et ses enfants vivant à l’étranger.

Encore Prince Héritier, SM le Roi montrait déjà – et j’en suis témoin – tout l’intérêt qu’il portait à la diaspora et à quel point il marquait de son empreinte particulière la vision nouvelle qu’il portait, notamment aux nouvelles générations.

S’il est trois catégories de citoyens -entre autres- qui ont besoin de mesures spécifiques, il s’agit bel et bien des femmes, des Marocains de l’étranger et des jeunes.

Le constat fait par SM le Roi est implacable mais juste, les différentes structures dédiées à la diaspora ont besoin d’être totalement refondées, repensées, réorientées, voire réunies en un organisme pluriel, compétent, efficace et convaincu de sa haute mission.

La communauté marocaine à l’étranger a profondément changé, d’où la nécessité d’une structure plurielle : les nouvelles générations n’ont plus grand-chose à voir en termes de besoins, d’envies , de priorités, d’attentes… avec les anciennes (leurs parents, voire leurs grands-parents), la place des femmes s’est considérablement renforcée tant en nombre qu’en compétences, les pays de vie sont différents les uns des autres…bref tout cela fait que les liens des uns et des autres avec le pays d’origine sont pluriels mais ont un dénominateur commun : leur ancrage !

Les lenteurs administratives et les tracasseries viennent sûrement au premier rang des doléances, alors que du côté de nos compatriotes de l’étranger, leurs contributions au progrès du Maroc se sont fortement diversifiées et multipliées : leur apport en termes de devises est toujours mis en avant – elles ont battu tous les records lors de la période de pandémie – mais il est loin d’être le seul: culture, arts, sport, tourisme, ressources humaines, recherche…/…et tant d’autres domaines pourraient bénéficier, et bénéficient déjà bien souvent, de leurs apports.

Outre le rapport conflictuel avec l’administration, il est deux écueils majeurs qui viennent freiner -voire empêcher- notre pays de bénéficier de toutes ces compétences, de tous ces apports et même s’il est «délicat» de les évoquer, je pense qu’il faut les désigner clairement si l’on veut les combattre : l’aspect totalement ringard de la façon dont nos compatriotes de l’étranger  sont perçus, le fameux terme «Zmagris» si méprisant et «l’arnaque», pardonnez moi le terme mais il est vraiment celui qu’il faut employer tant il est le fléau auquel sont confrontés nombre de MRE rentrés au pays pour investir.

D’où la nécessité d’une communication moderne et efficace pour détruire les a-priori et de mettre fin aux activités d’entremetteurs corrompus qui ne songent qu’à tromper les MRE souvent naïfs.
Il est impératif d’assainir pour rétablir la confiance.

Je rencontre sans cesse -ou reçois des messages- de jeunes Marocains de l’étranger, qui veulent s’installer au Maroc ou souhaitent voir leurs parents -aujourd’hui retraités- y rentrer pour y passer leurs vieux jours, et croyez moi toutes ces histoires méritent respect et considération.

Je suis né, j’ai grandi, j’ai vécu en France, puis par choix j’ai choisi de (r)entrer au pays -non pas en tant qu’investisseur ou chef d’entreprise- mais pour jouer un rôle au sein de la société civile (la jeunesse, la culture, le vivre-ensemble), immergé au sein de la population j’ai ainsi la chance d’avoir un regard ancré dans la réalité du terrain, et de là où je suis j’ai compris une chose : une voie jusqu’alors peu explorée se révèle être très bénéfique: la coopération entre associations de jeunes Marocains du Maroc et associations de jeunes Marocains de France, de Belgique, d’Espagne…

Je vous assure que cela marche à tous les coups, que ce soit dans le domaine sportif ou culturel, social ou humanitaire, ces jeunes se mettent à travailler en commun, à mieux se connaître et à unir leurs forces pour le bien des jeunes des 2 rives.

Je suis persuadé qu’il y a là une piste porteuse de beaucoup de perspectives positives à approfondir : je citerai en exemple le partenariat entre l’association «IronBars» à Sète présidée par le jeune Franco-Marocain Nabil Zeroual et l’association « Mogathlétiquesleaders» à Essaouira présidée par le jeune Soulaimane Elidrissi, qui organisent ensemble une compétition de streetworkout le 24 septembre, à laquelle participeront jeunes athlètes de France et jeunes athlètes du Maroc.

C’est aussi par le terrain, par le concret que se tisseront des liens nouveaux !

Avant d’écrire ma chronique, j’ai tenu à demander l’avis à de jeunes MRE vivant en France et à de jeunes MRE rentrés au pays, je peux d’ores et déjà en tirer des propositions ô combien pertinentes, qui tiennent notamment -mais pas seulement à l’aspect humain.

A titre d’exemple:

– Pour les jeunes MRE, l’innovation, le renouveau, la facilité et la simplicité d’accès aux services, aux loisirs, à l’entrepreneuriat doivent être de mise. Le numérique y prendra une place importante.

– Pour les anciennes générations on tentera plutôt de rassurer, de protéger et de garantir une «stabilité» de vie pour favoriser le retour au pays dans le cadre des vacances, voire de la retraite. La santé, les transports, les administrations devront intégrer cette dimension de l’âge pour accueillir au mieux cette population. En plus de «consommer» ces personnes continuent notamment à gérer leur patrimoine et celui de leurs enfants et il faudra par conséquent que la transmission se fasse dans la douceur, pour que les jeunes générations reviennent au pays et gérer leurs «héritages».

– Trop de jeunes ne reviennent plus au pays à cause des lourdeurs administratives auxquelles ils peuvent être parfois confrontés dans le cadre de la gestion des héritages entre autres. Si nos anciens sont bien traités les jeunes générations reprendront facilement le relais.

Comme je l’ai dit plus haut: la confiance doit être la base de ce grand défi que SM le Roi a clairement mis en perspective !

Toute une série de propositions est en cours d’élaboration, je m’engage à en faire un recueil, merci à Hicham Dakiri, Smain Qasimi, Abdel Ammari, Saïd Ryare, Zakaria Affi, Anouar Mokaoui, Tijani Imad…/…

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