Aujourd’hui, ceux qui réfléchissent au sort de cette région du Maghreb et veulent lui éviter le destin d’une balkanisation permanente sont convaincus qu’il n’y a pas d’autres issues au conflit du Sahara que celle proposée par le Maroc.
Il y a comme un air de fin de conflit qui règne sur l’affaire du Sahara marocain. Une fin proche. Une sortie de crise imminente, voire une issue diplomatique qui libérerait la région de ce point de blocage qui la paralyse depuis des décennies.
Les pays européens qui multiplient les signaux positifs à l’égard de la position marocaine sont autant de défis à l’égard des séparatistes du Polisario et de leurs géniteurs et parrains algériens. Le Maroc récolte le fruit de ce que sa diplomatie, engagée dans une longue course d’obstacles, a semé avec force de convictions, intelligence de situation, détermination et sacrifices.
Aujourd’hui un constat saute aux yeux. La communauté internationale dans son ensemble voit d’un très bon œil la solution de l’autonomie dans le cadre de sa souveraineté que le Maroc propose. Les forums internationaux les plus influents la considèrent comme incontournable pour apaiser la région, l’expurger des facteurs de guerre et d’instabilité.
Le Maroc a réussi l’exploit de faire disparaître de toute la littérature juridique internationale qui traite de ce conflit toute référence à une séparation d’entité du cadre national marocain. Tout est concentré sur les efforts à fournir pour l’y intégrer, avec des compétences autonomes dans le cadre d’une régionalisation politique avancée.
Aujourd’hui, ceux qui réfléchissent au sort de cette région du Maghreb et veulent lui éviter le destin d’une balkanisation permanente sont convaincus qu’il n’y a pas d’autres issues au conflit du Sahara que celle proposée par le Maroc. Ceux, heureusement très peu nombreux, qui maintiennent la thèse contraire veulent uniquement investir dans le maintien de l’instabilité et l’incertitude avec le seul objectif d’obérer ses chances de développements et de transformations positives.
Le Maroc a réussi cet exploit de toucher les intelligences de plusieurs pays influent en mettant en œuvre deux éléments stratégiques. Le premier est d’avoir agi dans le cadre d’une totale union de tous les Marocains quels que soient leurs bords ou convictions politiques. Cette union sacrée des Marocains autour de leurs droits inaliénables sur le Sahara et qui n’a, durant des décennies, connu la moindre fissure, avait forcé l’admiration. Même durant les périodes où la météo politique régionale ne leur était pas favorable, les Marocains, partis politiques, société civile, intelligentsia, ont tenu à cette conviction commune qu’il n’y a pas d’autres destins pour le Sahara et ses habitants qu’au sein de l’arc national.
Le second élément de succès a été sans conteste la détermination des autorités marocaines. Elles étaient et sont toujours d’une fermeté, d’une clarté et d’une cohérence sans faille. Depuis 2007, date à laquelle le Maroc met sur la table des négociations aux Nations Unies l’option de l’autonomie, sa diplomatie n’a à aucun moment dérivé de la défense et de l’explication pédagogique de cette solution.
Avec un indéniable succès. Les espaces arabe, africain, européen et américain ont été convaincus par cette stratégie. L’autonomie devient la solution de cette crise régionale. La détermination marocaine avait atteint un niveau inédit lorsque Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait évoqué le prisme à travers lequel le Royaume va jauger ses amitiés et ses alliances. Ce prisme c’est la reconnaissance sans fioritures de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
Le message royal était destiné en priorité à l’espace européen. Une clarification inédite. Aujourd’hui avec les évolutions espagnole, allemande, italienne et d’autres pays européens, la stratégie royale s’est révélée payante. Le Maroc a mis en jeu l’ensemble de ses partenariats avec l’espace européen si certains de ses membres préfèrent continuer à naviguer dans des zones grises.
Ce message fort, déterminé, unanime a fini par convaincre les partenaires européens les plus importants et les inviter à clarifier leurs positions. Reste toutefois un îlot de résistance, une exception française. Paris soutient le plan d’autonomie depuis son lancement mais refuse, à ce jour, de le considérer comme l’unique solution à cette discorde régionale. Ce qui équivaudrait à reconnaître de facto la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Paris cultive la zone grise, tente de tenir le manche maghrébin par le milieu. Même si personne ne peut prévoir quand la diplomatie française va enfin sortir de cette zone de confort et de l’indécision, il y a une unanimité politique à considérer que la diplomatie française ne pourrait indéfiniment nager à contre-courant de l’histoire dont la dynamique politique est ouvertement en faveur du Maroc.
Mustapha Tossa
Journaliste éditorialiste