Chroniques

Souvenirs de « Al-Tahrir » (50)

© D.R

Bataille de l’indépendance économique et lutte contre ”l’ancienne conception du pouvoir”

1- Fondation de Bank al-Maghrib, reprise des terres et réforme de la Radio nationale
L’action qui peut, à juste titre, être considérée comme le véritable point de départ de la stratégie de libération économique préconisée par feu Abderrahim Bouabid, est sans doute celle qui consista, d’une part, à fonder Bank al-Maghrib, et d’autre part à déposséder les anciens colons des terres qu’ils avaient extorquées aux Marocains du temps du protectorat, et qu’ils conservaient encore.
Le 25 mai 1959, sera proclamée la fondation de Bank al-Maghrib, en tant qu’institution nationale habilitée à procéder au change et à l’émission de prêts et de monnaie, remplaçant l’ancienne banque makhzénienne, fondée en 1906 pour servir de tête de pont à l’immense machination qui devait finir par faire perdre au Maroc sa souverainté nationale. Aussi, pour prémunir le pays contre toute nouvelle ingérence étrangère dans l’économie nationale, le gouvernement ”qui, dès son investiture, était préoccupé par la question de la Banque makhzénienne, a toujours considéré la solution de cette question comme étant la clé de la voie menant à la libération économique.” Dans la même optique, le gouvernement créera la Banque nationale pour le Développement économique (BNDE), ainsi que la Banque marocaine pour le Commerce éxtérieur (BMCE), et entreprit les préparatifs pour l’installation, à Nador, d’une usine de métallurgie dont le ministre de l’Economie nationale, Abderrahim Bouabid, évaluant le coût de l’entreprise à quelque 30 milliards de frans, dira, le 14 avril 1960, qu’elle allait ”atteindre la production annuelle de 250.000 tonnes d’acier et de 20.000 de fer et de manganèse.” Le 1er mai de la même année, Bouabid déclarera que la production métallurgique allait démarrer en 1962, et que le Maroc allait voir, dix ans après, une grande ville industrielle, semblable à Casablanca, s’ériger sur la côte nord du pays, où 165.000 tonnes de tôle métallique allaient être produites chaque année. Le ministre déclarera également, durant le même mois, que le gouvernement projetait de faire de la ville de Safi un grand centre d’indutrie chimique, en y installant une usine de traitement des phosphates, qui devait constituer un autre pas vers une économie nationale stable et indépendante. Dans la même optique, le gouvernement créera l’Ecole d’ingénieurs et l’Institut de formation des cadres, deux chantiers que le roi lancera le 24 octobre 1959.

• Par Mohammed Abed al-Jabri

Articles similaires

Chroniques

Le Polisario, un poison africain

Que ce soit sur le plan diplomatique ou sportif, le Polisario pose...

AutreChroniques

Santé mentale et pouvoir d’achat

Il nous faut faire de la santé mentale des Marocains une priorité...

Chroniques

Chère prise de parole en public

Pour prétendre à te prendre en public, toi chère prise de parole...

Chroniques

Une véritable transformation et évidence du paysage socio-économique

Le rôle incontournable de la femme ingénieure au Maroc

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus