Notre débâcle aux JO de Londres fait couler beaucoup d’encre tant dans la presse que sur les réseaux sociaux, et suscite des réactions enflammées dans toute réunion familiale, amicale ou publique, ceci est bien normal car le sport est un ferment identitaire fort, une occasion de communion inégalée et induit un puissant sentiment d’appartenance.
Les piètres résultats de nos sportifs mettent donc à mal tout cet édifice, en y ajoutant une humiliation qui touche chacun dans son amour-propre. Le sport est le sport et l’échec en fait partie et doit être accepté comme tel, le fair-play veut également que nous reconnaissions la victoire du plus fort avec bon esprit, d’où vient donc cette vague d’indignation qui émane de la population et bien sûr, en premier lieu des jeunes et des férus de sport ? Sûrement vient-elle tout d’abord de ce que notre pays nous a habitués à briller en ce domaine, que dans le monde entier les noms de sportifs marocains sont connus et reconnus et que dans un pays où la jeunesse est majoritaire le sport tient une place prépondérante… Et de fait notre «faillite» montrée et vue sur les écrans du monde entier nous est insupportable.
Bien sûr, et là aussi ceci est habituel, devant de mauvaises prestations chacun recherche les responsables, les coupables, les «têtes à couper», prenons garde de ne pas succomber au pire de ce que les réseaux sociaux sont capables de susciter : la recherche du bouc émissaire ! Une fois cette précaution prise il sera évidemment indispensable de tout poser à plat et de faire notre introspection : qu’est-ce qui n’a pas marché, pourquoi, par quelles erreurs et par qui ? La responsabilité de cette réflexion reviendra au premier chef au ministère concerné, aux fédérations sportives, aux athlètes eux-mêmes avec la participation active de la presse, de la population et de toutes les bonnes volontés, non pas ceux qui seraient mués par le désir de prendre des revanches ou des places mais bel et bien par ceux qui sincèrement ont compris l’importance du sport et veulent de façon désintéressée contribuer à son redressement.
Là aussi comme en toute chose, la protestation, la contestation, le mécontentement ne serviront à rien s’ils sont manipulés et ne débouchent pas aussitôt sur des propositions. Dire que «tout va mal» est une chose, s’engager, s’impliquer, participer pour changer et contribuer en est une autre. Lançons donc un grand débat où chacun pourrait exposer ses idées, ses propositions, apporter sa contribution, à titre personnel et pour être homme de terrain, une première remarque me vient à l’esprit, nos quartiers regorgent de talents dans toutes les disciplines sportives, la plupart d’entre eux ne trouveront pas à éclore par manque d’équipements de proximité, d’encadrement, faute d’être repérés , commençons donc par là. Donnons aux clubs locaux de vrais moyens, faisons d’eux des pépinières de jeunes sportifs, dénichons les jeunes qui ont du potentiel et à l’image de ce que fait l’Académie Mohammed VI de football offrons-leur des débouchés dignes d’une politique sportive ambitieuse. Le sport pour, par et avec les jeunes !