Chroniques

Talent en herbe !!!

© D.R

A l’occasion de la journée Internationale de la jeunesse, je cherchais une façon originale d’aborder le sujet, en fait tous les moyens de mettre les jeunes en avant sont à saisir, mais je voulais ici le faire de façon «autre». Parler de la jeunesse est indispensable, permettre à la jeunesse  de s’exprimer l’est tout autant, sinon plus, or force est de reconnaître que les espaces le permettant ne sont pas nombreux.

J’ai donc choisi – grâce à ma tribune– d’exaucer le vœu le plus cher d’un jeune, Tayeb Laabi, qui s’est découvert une passion pour le Slam et qui m’a fait parvenir ce très beau texte qu’il rêvait de voir publier.  Ce jeune slameur a écrit ce Slam sur les méfaits du tabac et l’adresse tout particulièrement à  la jeunesse, je vous le livre : lisez le, savourez le, partagez le, diffusez le et envoyez un message d’encouragements, de félicitations à Tayeb, via son profil Facebook.

Si certains d’entre vous ont l’occasion de le produire dans un spectacle, de le publier n’hésitez pas, c’est une belle façon de célébrer la jeunesse.
Voilà Tayeb, tu n’es pas au courant de cette publication, tu le découvriras en même temps que les lecteurs, sois fier de ton talent et continue à écrire :

« Il croyait la prendre… et c’est elle qui le prit»

«Je vous raconte aujourd’hui le périple du moribond enfumé,
qui était hier encore en chair, mais qui est aujourd’hui en bière.
L’histoire du jeune homme aux poumons noir d’ébène,
accompagné continuellement d’une toux chronique
aux doigts safranés, à la bouche au goût de déboire,
et aux habits indélébilement imprégnés des relents du tabac.
Cigarette sur cigarette,
il traversait le long couloir de la mort,
et sa vie rétrécissait à chaque bouffée.
La cigarette fut sa peau de chagrin.
Il avait beau essayer, regarder loin devant lui,
le bout du tunnel, il ne l’apercevait pourtant pas.
Enfermé derrière les barreaux de la solitude,
le soleil brillait pour tous,
et leur chauffait les os,
sauf pour lui dont il n’avait pu caresser la peau.
L’argent par ses parents amassé,
leurs gains et leurs efforts,
partaient en fumée.
«Fumer tue !»  Il le savait.
«La mort pour tous mais à chacun sa mort», disait Camus.
La sienne, cette maudite cigarette, s’en chargea.
Promis à la mort … il fut enterré avant l’heure.
Avant qu’il conquière cette fille qu’il désirait tant.
Son périple commença là.
L’interdit, prononcé par ses parents, se nimbait
d’une aura d’attirance irrésistible pour lui.
Il le contourna.
Il fut tenté par cette cigarette que son père,
ses amis, mais surtout … sa chérie aimaient bien fumer.
Cette fille était une camarade de classe
Il ne voyait qu’elle,
mais elle ne le voyait même pas.
Pour séduire celle qui faisait battre son cœur,
il brava l’interdit.
Cigarette sur cigarette,
il tomba dans le piège de l’accoutumance.
Il croyait ainsi tenir sa belle entre ses bras
Mais c’est la cigarette qui le tenait… entre ses deux doigts.
Il fuma cette cigarette,
sa dernière cigarette,
tel un condamné à mort exauçant son dernier vœu .
Sa fin fut ainsi consumée.
Son cœur cessa de battre
Elle lui ôta la vie.
L’extase du premier amour le conduit à sa fin
Plus jamais, il n’ouvrira les yeux aux premières lumières du matin.»
Tayeb Laabi

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