Chroniques

Transmission : 18 ans

S.M le Roi, en prenant la décision de l’âge du droit de vote à 18 ans, a pris une initiative nécessaire et ambitieuse.
Le Maroc est un pays jeune en ce sens que sa population est la plus nombreuse; cette jeunesse trop souvent victime du chômage, du désoeuvrement, du sentiment d’être livrée à elle même a incontestablement besoin d’être mobilisée autour d’un projet fédérateur.
Revenus de beaucoup de promesses non tenues, de discours électoraux obsolètes, découragés par des pratiques administratives pesantes, ces jeunes sont devenus méfiants, sceptiques. Ils ne se sont cependant pas détournés de la politique, c’est la politique qui les a oubliés.
Le droit de vote à 18 ans vient opportunément rappeler aux partis, qu’il leur faudra mériter les suffrages de ces quelque 3 millions de nouveaux électeurs… et pour cela leur faire des propositions, les inclure dans les programmes, les consulter, les traiter en citoyens.
Car ces jeunes, éclairés par l’expérience de leurs aînés, seront difficiles à convaincre et il faudra vaincre leur réticence devenue naturelle. Le travail de terrain, la proximité, le respect, la confiance sont selon moi, les maîtres-mots d’une nouvelle démarche en direction de cette jeunesse.
Certains, dont malheureusement les objectifs sont clairs, sont passés maîtres en la matière et ont déjà entamé un travail, que j’appellerai de récupération. Ne leur abandonnons pas le terrain.
Bien sûr la politique et les politiques ne peuvent pas tout.
L’éducation, le sport, la culture, le civisme, l’engagement associatif sont des voies d’apprentissage de la citoyenneté et de l’épanouissement de soi. C’est pourquoi il est indispensable d’encourager et de faciliter l’expérience associative chez ces jeunes. Les inciter à se prendre en charge, à s’assumer, à ne pas tout attendre des autres, à se responsabiliser, sont encore les meilleurs moyens de former le futur citoyen et donc le futur électeur…
Pour en revenir à mon propos initial, je dirais que la décision Royale nous met tous au pied du mur et devant nos responsabilités face à cette jeunesse.
Nous aurons la jeunesse que nous méritons ; elle mérite – quant à elle – le meilleur de nous-mêmes.

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