Si l’actualité fait que le regard et l’attention sont portés le plus souvent sur la jeunesse casablancaise, voire l’axe Casa-Rabat, ce qui a vu le pourcentage extraordinaire de jeunes de moins de 25 ans sur cette bande côtière et l’importance économique et sociale de celle-ci, n’est pas illégitime, il n’en demeure pas moins qu’une très grande partie de la jeunesse marocaine vit -en dehors de cet axe- dans des régions où alternent villes, villages ou douars et où les conditions de vie tout en étant différentes de celles de Casablanca ou Rabat, n’en demeurent pas moins dignes d’intérêt.
La marginalisation ou l’exclusion y sévissent également et le désenclavement de certaines régions ajoute encore au mal-être, à la mal-vie de ces jeunes.
Pire peut-être, les moyens de «débrouillardise», le «système D», les loisirs, les possibilités d’emploi… y sont peut-être encore plus introuvables.
Toujours est-il que sensibilisée par l’exemple de jeunes des quartiers populaires de Casablanca et de Rabat, et après la mobilisation de celle de Meknès, à son tour la jeunesse de Béni-Mellal décide de prendre en mains son destin et d’investir le champ associatif.
Venus de différents quartiers de la ville, ces jeunes lancent ce samedi l’association «Emergence Béni-Mellal».
La cible : les jeunes des quartiers populaires ; les objectifs : le civisme, la responsabilisation, l’éducation, l’implication de ces jeunes.
Les moyens : le sport, la culture, l’animation sociale, la formation…
Ce samedi donc, les jeunes de Béni-Mellal accueilleront ceux de Rabat, Casablanca, Salé accompagnés de leurs parrains Naïma Lemcharqui, Redouane Allali, Rachid El Ouali… pour une journée festive.
Le maillage de ces jeunes de villes différentes permettent l’échange, la communication, l’ouverture d’esprit.
Ces jeunes engagés au sein de l’association «Emergence» ont un rêve, ressusciter le cinéma de quartier et pour cela créer un «cinéma ambulant» qui ira projeter sur les murs des quartiers, des films qui égayeront les samedis soirs de ces jeunes.
La prise de conscience de ces jeunes, leur engagement sont exemplaires de l’état d’esprit des nouvelles générations. Puissions-nous savoir l’accompagner et le faire fructifier.