Chroniques

Transmission : Médiation

Ce terme couramment utilisé en Europe, notamment dans le domaine de l’entreprise puis dans celui du social est en train de se frayer un chemin ici, au Maroc. La remise en selle par Sa Majesté le Roi de la fonction de médiateur en est l’illustration.
Je voudrais, dans cette chronique, traiter du sujet de la médiation, plus particulièrement de son rôle-au quotidien au sein de la population. On le sait, on le voit, les conflits-souvent mineurs-mais prenant parfois d’étranges proportions, éclatent dans les quartiers où la promiscuité, la pression sociale, le poids du regard d’autrui, sont pesants.
Disputes, accrochages, conflits de voisinage ou familiaux, bagarres entre enfants ou adolescents… mais aussi problèmes avec l’administration, avec «l’autorité», mésententes de toute sorte sont monnaie courante et dégénèrent souvent, à un point tel qu’ils peuvent pervertir et pourrir durablement la vie d’un quartier, d’une famille, d’un douar.
Notre culture a longtemps permis qu’un «sage», un «ancien», un imam, une autorité morale ou administrative, un parent, puisse rétablir l’harmonie et l’ordre. Cela est de moins en moins possible, cela est de moins en moins vrai, tout particulièrement lorsqu’il s’agit de la jeunesse.
Par expérience, j’ai pu vérifier à quel point le rôle d’un médiateur de proximité peut s’avérer positif : conflits entre jeunes, accrochages avec la police sur le terrain, difficultés minimes au quotidien : les cités démunies en France par exemple, et plus largement en Europe, ont bénéficié de cet apport permettant de retisser du lien social, de recréer de la convivialité, d’aplanir les tensions et les exacerbations.
Sans vouloir recréer un tel dispositif à l’identique et en tenant compte de notre propre spécifité de notre contexte, il me semble cependant que nous pourrions, avec profit, nous inspirer de cet exemple pour nos quartiers populaires. C’est là, en effet, que la démographie importante, les conditions de vie précaire, le manque de services publics et d’infrastructures, le chômage, l’oisiveté… créent le terreau le plus favorable aux «micro-conflits». C’est là, qu’à mon sens, que devraient se déployer travailleurs sociaux, animateurs, éducateurs et … médiateurs.
La médiation est d’ailleurs un «don» que nous possédons de façon naturelle et assez «instinctive» chez nous et qui devrait être développé. Une formation peut être instaurée, des jeunes présentant des dispositions peuvent être sélectionnés puis recrutés: un «corps de médiateurs» peut être créé. Acteurs de terrain, acteurs de proximité, leur utilité serait grande pour restaurer et préserver voisinage, convivialité, solidarité et ordre. Autant de domaines aujourd’hui en «souffrance».

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