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Transmission : Répondre au besoin d’engagement des jeunes

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Désoeuvrement, manque de perspectives, exclusion, mépris… tels étaient (sont) les principaux maux dont souffre notre jeunesse. Les choses changent cependant : si le 16 mai n’a pas suscité le rebond attendu dans la classe politique, il a provoqué un nécessaire électrochoc au niveau des pouvoirs publics et dans la foulée de la marche «mat quich bladi» entraîné un mouvement de fond au sein de la jeunesse. Le besoin d’engagement des jeunes est devenu patent, visible, impétueux. Une société civile « d’en haut » existe, qui réalise des exploits, sous l’impulsion quasi exclusive de femmes, aujourd’hui émerge un mouvement associatif «d’en bas», à l’initiative des jeunes. C’est un espoir considérable, qui se transformerait en chance gâchée si sa prise en compte achoppait. Ni récupération, ni relégation, tels sont les écueils à éviter en la matière. Ecoute, dialogue, responsabilisation, partenariat doivent en être les clés. La marginalisation a tué dans l’oeuf bien des espoirs, bien des talents, il est temps de répondre au besoin d’engagement de la jeunesse, en permettant son implication dans la gestion de la chose publique : encouragement au mouvement associatif ; participation à la vie de la cité, à la direction des centres culturels, des maisons de jeunes; à l’animation des facultés… Consulter les jeunes et les associer à la prise de décision est le chemin qui nous mènera à une fructueuse coopération. Ces jeunes y sont prêts et nous le montrent en frappant à la porte : celle-ci, qui s’entrouve, ne peut se refermer sur leurs doigts malgré la poussée des poches des poches de résistance. Entendons-nous bien, il ne s’agit ici pas de folklore : foin du paternalisme, de l’effet de mode ou des tentatives de contournement ; mais bel et bien d’un travail de fond. Jeunesse urbaine, jeunesse rurale… la jeunesse marocaine n’a que trop longtemps eu pour horizon les rives de l’Europe depuis les barques de la mort, elle n’a que trop souvent eu pour seuls interlocuteurs ceux qui en font les kamikazes de l’obscurantisme, elle mérite sans tomber dans le jeunisme -le meilleur de nous-mêmes, en matière de réponse à ses attentes, ses besoins, ses angoisses. Ceux d’entre eux qui aujourd’hui (ré)agissent, s’organisent, s’impliquent représentent la partie visible de l’iceberg, la partie immergée est en situation d’observation : si les premiers réussissent alors ils seront les défricheurs, les éléments moteurs que les autres suivront. L’échec n’est même pas envisageable, qui serait trop lourd de conséquences. Alors au besoin d’engagement qui s’exprime doit répondre une mobilisation et une volonté inoxydables. Pour construire un Maroc ouvert, tolérant, prospère, riche d’une jeunesse sûre de son histoire et prête à la modernité.

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