Chroniques

Un vendredi par moi

Driss Basri aurait dirigé la politique intérieure du Royaume «d’une main de fer dans un gant de velours.» Première nouvelle qu’un journal sur le Net, «Gaceta de los Négocios», nous apprend dans une interview qui coïncide étrangement avec le septième jour de la naissance de la Princesse Lalla Khadija.  Lorsqu’on n’a aucun scrupule, on est forcément une crapule. Quant à la main de fer, les Marocains en savent quelque chose, pour le gant, qu’il soit de velours ou de haine, le ministre déchu l’a certainement oublié dans la salle de bains. On comprend dès lors qu’il soit un monsieur pas très propre.

Celui qui s’est pris un temps pour le grand vizir en faisant surtout le grand chambellan, essayant de faire l’écran de fumée entre le défunt Roi et le Maroc, revient avec sa litanie habituelle sur la Constitution, la monarchie parlementaire et le Sahara occupé. Ce qui est une évidence du moment que c’est un territoire peuplé, qui n’est ni un désert ni le no man’s land entre le Maroc et le reste de l’Afrique que l’Algérie veut en faire. Il gronde, tempête, fustige, se fait grand clerc, alors même qu’il ne fait que démontrer son indigence intellectuelle. Et au fond de la gesticulation la chute de Slimani. Il croyait intimider l’Etat, il s’est fait ramasser deux affidés. En attendant le reste. Je n’y ai jamais fait attention, mais dans Basri, il y a bas et plus vil que Driss difficile à trouver désormais.

Parlons-en puisque c’est d’actualité : le projet d’autonomie au Sahara. Celui qui a failli nous conduire droit dans le mur par la signature des accords de Huston,  estime en substance que c’est une aventure. Il oublie juste que c’en est vraiment une. Mais de la nature des belles aventures lorsqu’elles sont bien menées. Chaque fois, Driss Basri oppose sur cette question feu Hassan II en usurpant la fonction de son porte-parole post mortem, à Sa Majesté Mohammed VI, faisant exprès d’oublier que l’idée du drapeau et du timbre est née au milieu des années quatre-vingts dans l’esprit du défunt souverain. Elle tient compte non seulement de la réalité sahraouie mais aussi de la montée indépendamment de ce conflit, de la revendication, osons le terme, ethnique. La conception que se fait actuellement le pouvoir de l’Etat inscrit la diversité culturelle et linguistique du pays ainsi que ses particularités régionales dans la perspective de leur reconnaissance pour une meilleure intégration dans le tissu national. La démarche prend appui sur une réalité très marocaine qu’Eugène Aubin ne manque pas de relever lors de son périple de deux ans au début du 19ème siècle, en constatant que «le Saint-Empire» ressemblait plutôt à une «fédération de tribus». C’est dans cette profondeur historique que s’inscrit le sens de l’histoire qu’avait pressenti feu HassanII en évoquant les lands à l’allemande comme une organisation territoriale possible pour le Maroc.
Le Royaume est en situation de changement dans la continuité. C’est la poursuite d’une réflexion profonde et d’une réalisation tempérée qui a habité le palais depuis l’indépendance, qu’il s’agisse du Sahara, de la démocratie, des droits de la femme ou de toutes les autres préoccupations des Marocains. Sans doute en joignant actuellement de manière plus résolue l’acte à la parole. Une détermination dans l’action que l’on doit peut-être en partie à l’absence aux côtés de l’actuel souverain d’un Driss Basri pour travestir ses décisions et dévoyer sa résolution. Mais ça, Driss Basri qui n’a jamais autant centralisé et concentré les pouvoirs à Rabat qu’en parlant de décentralisation et de déconcentration, n’est pas en mesure de le comprendre.  

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