Un plus et non pas un de plus. C’est le pari que fait avec le PAM Cheikh Biadillah, secrétaire général d’une formation qui est, mine de rien, en train de s’installer et de couvrir un large spectre d’appartenances politiques. Sa gageure sera de faire cohabiter au sein d’un parti des sensibilités et des tendances diverses quand elles ne sont pas carrément disparates. A condition que les ego s’effacent, ce n’est qu’une apparence de difficulté qu’aplanit l’atténuation actuelle des frontières idéologiques. J’ai pu assister, en spectateur intéressé, à l’entretien que ALM a réalisé avec lui (à paraître dans l’édition du lundi 4 mai). En off ou en one, j’eus à voir un homme curieux des choses et un politique apaisé qui sait faire dans la nuance et la mesure. M’est avis que les Marocains vont découvrir avec lui, maintenant qu’il est sous les sunlights, un dirigeant qui tranche avec le paysage. A suivre.
Ils sont extraordinaires les Américains. Pendant des siècles ils ont réduit des millions de Noirs à l’esclavage puis un jour ils ont décidé l’abolition de la discrimination ; un autre ils ont à demi mot fait leur repentance et le monde a oublié. Une fois, ils ont été lâché des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki, alors que, semble-t-il, ce n’était pas nécessaire pour remporter la guerre, et personne ne leur en a tenu rigueur. Pendant des années ils ont mis le Vietnam à feu et à sang, il en a découlé des remords et une crise de conscience, le temps d’une présidence, celle de Jimmy Carter, et cela a suffi. Pour combattre le terrorisme, ils se sont permis à Guantanamo tout ce que par ailleurs ils condamnaient. Aujourd’hui, Barack Obama dit les regrets de Washington devant ce que dans l’île des ténèbres ses agents ont commis et chacun trouve que c’est merveilleux. En définitif c’est ça la puissance, une faute avouée est entièrement pardonnée.
La nuit des Molières en France, qui récompense chaque année les gens du théâtre, a été une nouvelle occasion de relancer la polémique sur la paternité de l’œuvre de ce dramaturge du 17ème siècle, à l’occasion amuseur de Louis XIV. Les œuvres attribuées à Molière seraient en grande partie celles de son compatriote Pierre Corneille. Ce que cela risque de changer si le fait s’avère ? Que le français, la langue de Molière, devienne celle de Corneille.
La Marocaine de jeux qui supervise entre autres la loterie est une affaire qui marche. Ses gains ont permis cette année d’injecter dans la caisse nationale du soutien aux sports plus de soixante dix millions de dirhams et je m’étonne encore que les islamistes n’aient pas encore trouvé le moyen d’imputer les insuccès de nos sportifs à cet argent religieusement illicite. Certes, le jeu quand il devient une dépendance psychopathologique est une dramatique fuite en avant devant les problèmes de la vie. Pour le reste c’est juste un instant d’évasion. Entre les oracles mayas et les web-bot, oiseaux de mauvais augure qui prédisent la fin du monde pour le 21 décembre 2012, entre la crise économique qui fait planer sur le monde la récession et la grippe porcine qui le menace de pandémie, le jeu est pour le pauvre et le moins pauvre un rêve itératif d’un mieux être qui dure du jour de la validation du billet au soir du tirage. Combien même il n’a qu’une chance sur sept millions de le voir se réaliser, il demeure un beau rêve dérivatif. Une nuit sans rêves, vous l’imaginez-vous ?
PS : Pour ne pas trop m’appesantir sur la grippe porcine, Le Petit Robert donne au figuré cette expression : «On ne peut pas prévoir qui sera touché par l’épidémie, c’est la loterie».













