Question simple : En quoi l’attentat contre les Chrétiens irakiens ou les Coptes égyptiens affaiblirait-il les Américains en particulier et l’Occident en général dans leur affrontement avec des Musulmans d’Irak et d’Afghanistan ? C’est la barbarie qui s’est exprimée à Alexandrie. Elle n’a rien à envier en Afghanistan à la sauvagerie d’un drone américain lorsqu’il rate sa cible et transforme une cérémonie de mariage en deuil. Et ils en ont tellement raté qu’ils ont permis aux talibans de reprendre du poil de la bête et regagner la sympathie des populations afghanes. De la même manière que les attaques islamistes contre les Chrétiens d’Orient attisent l’antipathie sans nuance, pour ne pas parler de haine, des Occidentaux à l’encontre des Musulmans. Je ne fais pas de parallélisme des formes, il est intenable : de l’artisanat d’un côté, de la haute technologie de l’autre. Je fais seulement un constat et j’avoue que j’y perds mon latin comme mon arabe. Les Coptes, pourquoi les Coptes d’Egypte par exemple ?
Ils étaient là avant les Musulmans. S’en prendre à eux, c’est d’abord s’en prendre à une Eglise qui a joué un rôle prépondérant dans l’épanouissement du Christianisme tout en résistant longtemps à l’Eglise d’Occident et à la divinisation de Jésus au nom de ce que nous savons en Islam comme le Dieu ni engendré ni engendrant. A son avènement, le Prophète Mohammed trouva en Arabie un écho bienveillant auprès de l’arianisme, un courant chrétien mené par Arius aux débuts du quatrième siècle rejetant la Trinité. C’est d’ailleurs auprès du Négus d’Ethiopie, un arianiste, que les premiers exilés musulmans trouvèrent gîte et couvert. Les guerres des religions datent du début de l’histoire. Aujourd’hui comme hier, des Chrétiens tuent des Musulmans et inversement ; des Juifs abattent des Musulmans et réciproquement. Catholiques d’Irlande et Protestants britanniques se sont longtemps entre-tués. En Islam, des Chiites font exploser des Sunnites qui le leur rendent bien. Derrière ce bain de sang des intérêts économiques, des appétits financiers et des ambitions territoriales, c’est-à-dire des enjeux de pouvoir. Les religions sont aussi innocentes de ces crimes que le loup du sang de Youssouf (Joseph). Le Pape Benoît XVI avait déjà évoqué l’Islam comme une religion de violence. Récemment, Khalil Hachimi Idrissi m’a envoyé deux textes, l’un par Nicolas Baumard, anthropologue à Oxford, l’autre, par Florence Taubmann, pasteur et présidente de l’amitié judéo-chrétienne. Les deux récusent pour ainsi dire l’Evangile comme paravent à l’ethnocentrisme et parlent de pluralité des valeurs universelles là où le Pape avance l’universalité des valeurs chrétiennes. Et ils ont raison, tellement il est facile de suivre la démarche papale. Il suffit de citer l’apôtre Mathieu qui fait dire à Jésus, que nous vénérons en Islam : «Ne croyez pas que je suis venu apporter la paix mais l’épée.» Ou encore Luc qui rapporte que Jésus a dit : «Pensez-vous que je sois apparu pour apporter la paix sur la Terre ? Non, je vous le dis, mais bien la division» . Peut-on en conclure que tous les déchirements que le monde a connus et connaît viennent de ces propos ?