Chroniques

Une première promotion de jeunes médiateurs

© D.R

Notre jeunesse a besoin d’interlocuteurs qui lui ressemblent, issus des mêmes quartiers, qui connaissent de l’intérieur ses difficultés, ses joies, ses peines, ses espoirs, ses besoins.

Médiateurs, j’aime ce mot !
Son sens est celui de conciliateur, d’intermédiaire, d’arbitre… pour la première fois au Maroc une promotion de jeunes formés aux métiers de l’animation vient de naître. Venus de Casa, Oujda, Marrakech, Rabat, Fès, Essaouira, Salé… ces jeunes ont, durant 3 sessions, été formés par l’un des organismes les plus réputés en la matière : les CEMEAS.

Ce projet que je caressais depuis longtemps a pu voir le jour grâce à l’ambassade de France.

Dans les faits ces jeunes -qui possédaient déjà une solide expérience d’acteurs associatifs au sein de leurs structures: Kech’Jeunesse, Hip-hop Family, Marock’Jeunes, Crescendo, Acti’Fes, Marocains Pluriels juniors, MogaJeunes – ont bénéficié d’une formation dépassant les compétences d’animateurs, et sont aujourd’hui considérés comme de véritables formateurs, d’où mon choix du terme de médiateurs.
Cette formation portait d’ailleurs le nom de «Jeunesse, Insertion, Leadership», JIL.

Car c’est bien de cela qu’il s’agit, notre jeunesse a besoin d’interlocuteurs qui lui ressemblent, issus des mêmes quartiers, qui connaissent de l’intérieur ses difficultés, ses joies, ses peines, ses espoirs, ses besoins.

Nos jeunes ont besoin de pouvoir se confier à d’autres jeunes qui auront les compétences, non seulement pour les comprendre mais aussi pour les aiguiller.

Ils ont besoin d’images valorisantes dans lesquelles ils se reconnaissent.

L’oisiveté, le désœuvrement sont de grands destructeurs de vies, ces jeunes seront donc bien évidemment capables d’être des animateurs socioculturels bien sûr, mais aussi -étant donné les maux qui nous touchent- de pouvoir plus largement orienter notre jeunesse, la conseiller, résoudre de mini-conflits.

Outre l’accès aux loisirs, je conçois le rôle de ces jeunes qui aujourd’hui possèdent un bagage professionnel qui vient s’ajouter à leur expérience de terrain inégalable, comme une mission de pionnier.

Par l’animation beaucoup de maux peuvent déjà être combattus : la culture en est la clé… mais drogue, délinquance, abandon scolaire… peuvent aussi trouver un début de solution, par l’écoute, le dialogue, l’ouverture de perspectives et cela ces jeunes sauront le faire !

Ces jeunes nouvellement diplômés ont d’ailleurs fait preuve d’endurance, de volonté, de persévérance afin de suivre cette formation car il leur a fallu jongler avec leurs études ou leurs emplois pour certains et par ailleurs s’accrocher afin de suivre tout le cursus, hélas nombre de nos jeunes manquent de cette persévérance car bien souvent trahie.

D’où mes remerciements sincères à l’équipe de l’ambassade de France qui a pris cette initiative à bras-le-corps du lancement du projet il y a quelques années à son aboutissement aujourd’hui.

A titre personnel j’en tire une réelle satisfaction, celle d’avoir concrétisé une initiative d’envergure, destinée à influer positivement sur la vie de ces jeunes… et croyez-moi, ce n’est pas chose aisée… Cela restera je le sais dans ma mémoire et marquera mon esprit lorsque sera venu pour moi le temps de faire le bilan propre de mon engagement.

Il me reste à souhaiter à présent que villes, régions, organismes chargés de la jeunesse… fassent appel aux compétences de ces jeunes et j’en suis persuadé – alors- une voie sera ouverte !

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