Chroniques

Y a-t-il une vie avant la mort ? (Part2)

© D.R

L’allégorie de la caverne
La quête d’être soi ne date pas d’aujourd’hui. Elle est aussi ancienne que le monde. Il y a plus de 2.000 ans, Platon, philosophe grec, qui a vécu au quatrième siècle avant notre ère, nous a fait un beau cadeau : l’allégorie de la caverne. Une belle métaphore sur la quête de soi.

De quoi s’agit-il ?
Dans une caverne, vivent des Humains enchaînés, depuis leur naissance. Ils ne peuvent pas bouger, ni voir l’entrée de la grotte derrière eux et la lumière du jour. Ils voient seulement la paroi devant eux sur laquelle sont projetées la lueur du feu derrière eux et leur ombre et celles des objets existant dans la caverne.
Ils n’ont jamais vu, directement, la lumière du jour. Ils n’en connaissent que le faible rayonnement qui arrive jusqu’à eux. D’eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne. Ces personnes ont l’air différentes de nous. Et pourtant, «elles nous ressemblent».
Quand l’un d’eux s’est aventuré à l’extérieur de la caverne, il a été ébloui par la lumière du jour, car ses yeux étaient habitués à la pénombre. Mais, en persévérant, il s’est accoutumé à la lumière du jour, ce qui lui a permis de voir le monde tel qu’il est.
Joyeux, il est retourné à la caverne pour partager, avec ses anciens amis, l’information sur le vrai monde. Ils ne l’ont pas cru, car empêtrés par leur illusion de la réalité. Par leurs certitudes.
Il s’est trouvé seul face au groupe soudé par sa pseudo-connaissance du monde et qui le combat, lui qui a accédé à la vraie connaissance. Il a beau argumenter, mais ses anciens amis étaient convaincus qu’il n’y a de monde que le leur.
Il est ressorti. Devant la caverne les mots de ses amis résonnent encore dans sa tête. La chaleur enveloppante du soleil lui réchauffe le cœur. Il sourit et poursuit son chemin.
La puissance de la symbolique
Les personnes enchaînées, qui ne connaissent du monde que les ombres projetées sur la paroi, renvoient aux personnes qui vivent une vie qu’on leur a choisie.
Une coachée m’a dit, un jour, qu’elle n’avait pas le choix. Dans sa famille, on est médecin ou ingénieur. Sa sœur était ingénieur. Elle a opté pour la médecine. Son cabinet tournait bien. Après des années de pratiques et de fuite, elle a laissé tout tomber et a travaillé comme bénévole dans une ONG. Aujourd’hui, elle la dirige.
Toutefois, il peut y avoir du bon dans la vie choisie. Mais, nous devons le conscientiser et l’assumer. Prendre d’elle ce qui répond à nos inspirations personnelles. Et ne pas vivre, par procuration, la vie qu’on nous a tracé. Dans cette allégorie, la connaissance est, symboliquement, représentée par la lumière du jour, le soleil. En quittant la caverne, monde fait de lueurs et d’ombres, l’Humain accède à la vraie connaissance.
Connaissance de soi
La connaissance suprême est la connaissance de soi. Pourquoi ?
Parce que la connaissance de soi permet à l’Humain de se reconnecter à son humanité. Du coup, les connaissances acquises, par la suite, seront au service de son épanouissement personnel et de l’évolution de la Communauté (famille, entreprise, ville, nation). Par contre, les connaissances acquises sans la connaissance de soi créent un «amas de savoirs» utilisés pour marquer son territoire (illusion) et pour nourrir son besoin de domination.
Je fais mienne à ce niveau la citation de Paolo Lugari, chantre de l’écologie : «Il vaut mieux un débutant enthousiaste qu’un prix Nobel déprimé».
L’autre symbolique de cette allégorie: l’accès à la connaissance du monde réel rend l’Humain libre. Il casse les chaînes qui le maintiennent dans l’asservissement. En reprenant les rênes de sa vie (pouvoir), l’Humain accède à la vérité, la vraie connaissance.
Et bien entendu, l’allégorie nous dit, en filigrane, que l’accès aux connaissances n’est pas chose aisée. C’est un chemin jonché d’embûches. Les attaques les plus virulentes viennent de ceux qui ont prêté allégeance à la conformité (les enchaînés).
Lever les amarres
J’ai animé, il y une dizaine d’années, un cycle de formation au profit du personnel d’une université marocaine et des enseignants qui sont impliqués dans la gestion.
En feedback de clôture, un prof de maths m’a dit : «J’ai passé toute ma vie à résoudre des équations. Et j’ai oublié l’équation humaine où je suis la plus importante inconnue». Ce prof, aujourd’hui à la retraite, se fait plaisir en travaillant avec les élèves du bac pour choisir leur voie.

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