Une posture inconfortable nous enseigne la patience. Une ouverture du cœur nous apprend la vulnérabilité. Un équilibre instable nous parle de notre besoin de sécurité intérieure.

Professeure de Yoga | Méditation Zazen Thérapeute Yoga Hormonal & Coach de Vie
Fondatrice Studio Shido Mind YOGA.
Dans une époque où tout semble devoir être optimisé – nos corps, nos vies, nos émotions – le yoga vient nous rappeler une vérité fondamentale : nous sommes déjà complets. Mais pour s’en souvenir, il faut d’abord passer par une étape souvent oubliée, parfois inconfortable, mais ô combien libératrice : l’acceptation de soi.
Et c’est là que le yoga, bien plus qu’une simple pratique physique, devient un véritable chemin intérieur.
Le tapis : Un miroir de notre relation à nous-mêmes
Quand on s’allonge sur le tapis pour la première fois, on arrive souvent avec des attentes. Faire du bien à son dos, retrouver de l’énergie, se sentir plus souple. Mais très vite, le corps nous parle. Une gêne, une tension, une difficulté à rester en place. Parfois même une émotion enfouie refait surface.
Le yoga n’impose rien. Il révèle.
Et dans ce silence entre deux respirations, on prend conscience de tout ce qu’on repousse au quotidien : nos limites, nos peurs, notre fatigue. Le yoga nous demande simplement: peux-tu accueillir cela, sans le juger ?
L’acceptation : Une force douce et puissante
Trop souvent confondue avec la démission, l’acceptation est en réalité un acte de courage et d’amour. C’est reconnaître ce qui est là — tension, raideur, émotion, fragilité — sans s’y attacher, sans vouloir tout contrôler.
C’est dire : je suis là, maintenant, dans ce corps, avec ce souffle, avec cette histoire. Et cela suffit.
Accepter, ce n’est pas renoncer à évolution. C’est simplement honorer le point de départ, au lieu de vivre dans la frustration d’un idéal lointain. C’est cette présence authentique qui ouvre la porte à une transformation durable — non pas parce qu’on se rejette, mais parce qu’on s’aime assez pour avancer avec douceur.
Asana après Asana, une philosophie de l’être
Les postures (asanas) ne sont pas là pour « bien faire ». Elles sont là pour ressentir. Une posture inconfortable nous enseigne la patience. Une ouverture du cœur nous apprend la vulnérabilité. Un équilibre instable nous parle de notre besoin de sécurité intérieure.Et surtout, chaque posture nous rappelle que le corps est notre allié, non notre ennemi. Il ne s’agit plus de lui imposer une forme, mais de l’écouter, le respect, l’aimer — même dans ses fragilités.
Le souffle : Pont entre acceptation et libération
Le souffle est l’un des outils les plus puissants du yoga. Il nous ramène à l’instant présent. Il nous permet d’habiter pleinement notre corps. Et surtout, il nous aide à relâcher ce que l’on retient souvent inconsciemment : tensions physiques, stress mental, émotions enfouies.
À chaque expiration, une possibilité : celle de laisser partir du besoin de contrôle. Celle de dire intérieurement : je me laisse être.
Ce que le yoga nous enseigne sur la vie
Le tapis est un laboratoire. Ce que l’on vit dessus, on peut l’emporter dans la vie. Apprendre à accepter une posture difficile, c’est aussi apprendre à accueillir un moment de doute ou de tristesse. Apprendre à revenir au souffle, c’est savoir s’apaiser en pleine tempête.
Apprendre à se donner le droit d’être là tel que l’on est, c’est une révolution silencieuse dans un monde qui nous pousse sans cesse à devenir quelqu’un d’autre.
Conclusion : La beauté d’être simplement soi
Le yoga ne cherche pas à nous perfectionner. Il nous ramène à l’essentiel: nous sommes déjà assez.
L’acceptation ne nous rend pas passifs — elle nous rend libres. Elle nous donne la force tranquille d’avancer sans se renier, d’évoluer sans s’imposer, de briller sans se comparer.
Et si, finalement, le plus grand pouvoir que l’on peut se donner, c’était simplement celui de s’accepter entièrement — corps, cœur et esprit — et d’avancer à partir de là, en paix ?